Plus de 46 millions de francs CFA envolés dans des dépenses douteuses, des comptables improvisés, des contrats flous… La Direction des Finances et du Matériel du Ministère de la Jeunesse et des Sports semble joue avec l’argent public comme dans une partie de poker sans témoin ni règles.
À quoi joue réellement la Direction des Finances et du Matériel du Ministère de la Jeunesse et des Sports, Chargé de l’Instruction Civique et de la Construction Citoyenne ? C’est la question qui taraude les esprits à la lecture du rapport de vérification qui vient de tomber comme une gifle dans un climat de rigueur budgétaire et de crise économique. D’après les enquêteurs du Bureau du Vérificateur, la gestion de la DFM pour le second semestre de l’année 2024 est truffée d’irrégularités financières et administratives aussi grossières qu’inquiétantes. 46,32 millions de FCFA de dépenses jugées irrégulières ont été détectées. Certes, 20,73 millions ont été régularisés comme par miracle après la vérification. Mais que dire des 25,58 millions de FCFA restants, encore sans justification claire ? Pire encore, cette somme controversée concerne des dépenses inéligibles réglées par la régie d’avances, c’est-à-dire une caisse censée couvrir des dépenses urgentes et essentielles. À ce niveau, le flou devient total, voire volontaire. D’où viennent ces dépenses ? Qui les a autorisées ? Et surtout, à qui ont-elles profité ?
Une gestion à la limite de l’amateurisme
Le Régisseur spécial d’avances, quant à lui, multiplie les comptes bancaires, une pratique qui ouvre la voie à toutes les manipulations. Des contrats sans dates de notification, des dépenses de missions sans carte d’embarquement, la confusion volontaire entre ordonnateur et comptable ; en bloc, on nage en pleine opacité. Et pourtant, tout cela s’est passé dans un ministère censé incarner les valeurs de civisme, d’intégrité et de patriotisme auprès des jeunes ! Quelle ironie. Silence, on détourne.
En attendant, les irrégularités susceptibles de constituer des infractions pénales sont transmises au Pôle économique et financier et à la Cour suprême.
Adama Coulibaly
Source : Le Nouveau Réveil