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AES-CEDEAO : Après Diomaye Faye, le Président John Dramani Mahama tente la médiation de la dernière chance

Le Président de la République du Ghana John  Dramani Mahama a entamé, depuis le samedi passé, une tournée dans les capitales des pays de l’Alliance des Etats du Sahel pour tenter une dernière médiation de la dernière chance.

Depuis le samedi passé, il silionne avec son avion les palais présidentiels du Mali, du Burkina Faso et Niger pour convaincre ses homologues de reconsidérer leur décision de quitter la CEDEAO, dont le  départ des pays de l’AES a été acté  le 29 janvier 2025.

A Bamako en passant par Niamey jusqu’ à Ouaga, le président Ghanéen a été  bien accueillis, et où il a eu de longues  séances de travail avec les dirigeants  de trois pays pour tenter sa médiation de la dernière chance après l’échec de celle du nouveau Président Sénégalais, Bassirou Diomaye Faye.

A Bamako,  il  a  souligné  une sorte de manque de confiance entre les leaders de la Cédéao et de l’AES.  « Ce manque de confiance doit être corrigé afin qu’un respect mutuel puisse exister entre ces regroupements. Nous devons œuvrer à instaurer des relations dignes de ce nom entre la CEDEAO et l’AES, qui est une réalité irrévocable. Nous sommes des frères appelés à vivre ensemble », a déclaré  John Dramani Mahama, rassurant que  son  pays  prend l’engagement de poursuivre son appui à l’AES et à renforcer les liens entre ces deux regroupements. Le nouveau chef de l’Etat du Ghana  avait déjà donné les signaux de son rapprochement avec les pays de l’AES avant d’entamer les différentes negociations.  Etant dans l’opposition, il s’est farouchement opposé au gel des avoirs du Mali et l’interdiction des transactions  avec  la Banque centrale.

Ce geste fort en direction des Etats de l’AES a été renforcé  avec l’invitation de ces dirigeants militaires à prendre part à sa cérémonie de prestation de serment, qui, à part le Président  capitaine Ibrahim Traoré,  les autres chefs d’Etat se sont faits représentés évoquant des raisons d’agenda. Aussitôt installé au pourvoir, le nouveau président ghanéen avait désigné parmi ses premières nominations un militaire à la retraite et ancien chef de la lutte antiterroriste Larry Gbevlo-Lartey comme Envoyé spécial pour les Etats du Sahel. Cette  nomination a été favorablement accueillie dans les trois capitales. Mais, autant de gestes de bonne volonté par le président ghanéen pour gagner la confiance des Maliens jusqu’à vouloir les convaincre  à reconsidérer leur décision de se retirer de la CEDEAO. Visiblement  non.  Parce que  la mission de médiation de la derrière chance du Président Mahama semble trop tard et  peut s’interpréter  comme le médecin après la mort.

Pour cause, elle intervient dans un moment  où les positions  entre les pays de l’AES et la CEDEAO sont inconciliables. Les  trois  pays   de l’AES  ont atteint le point de non-retour dans la  mesure  où, depuis la décision de retrait a été actée le 29 janvier 2025, les trois pays ont mis en circulation un passeport commun de l’AES et procédé lundi 3 mars 2025 à la montée concomitante du drapeau de l’AES dans leurs capitales respectives.  Pour l’instant, les trois  pays ont définitivement tourné la page  de la  CEDEAO érigeant les couleurs de l’AES  qui  flottent désormais à côté des drapeaux nationaux sur les édifices officiels et dans les espaces publics.  Des  faits qui  précèdent  l’organisation des exercices militaires conjoints en mai 2024 à Tahoua, dans le nord-ouest du Niger,  la Confédération de  de l’Alliance des Etats du Sahel en juillet 2024.

Ces faits compromettent  la réussite de la médiation du Président Ghanéen, qui  entame son second mandat en héritant  d’une CEDEAO en pleine tourmente. L’organisation ouest africaine connaît une nouvelle tempête politique à cause de la nouvelle gifle du président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo. Ce dernier  a chassé une mission  d’experts de la CEDEAO et a pris la  décision   de ne pas quitter le pouvoir au terme de la fin légale de son mandat.  Alors que  la Cour suprême de Guinée-Bissau a fixé la fin du  mandat du président Embalo le 4 septembre 2025,  il a désobéit à la décision de la   plus haute juridiction de son pays en fixant la tenue de la présidentielle pour le 23 novembre 2025, soit bien au-delà de la date de son mandat. Celui qui s’érige en pourfendeur de la CEDEAO  était  le Président en exercice  de cette même  organisation entre 2022 et 2024. Et  c’était fait parler   en donneur de leçon de la démocratie aux pouvoirs militaires du Sahel.

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

Le Mali célèbre, ce mercredi, le 34ème anniversaire de la chute du général Moussa Traoré. À …

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