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Kalassa, dans la Commune rurale de Siby : Mme Oumou Sall Seck inaugure trois infrastructures agro-alimentaires !

La ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Oumou Sall Seck a présidé, le 20 février dernier, la cérémonie d’inauguration d’infrastructures au Centre de formation professionnelle en transformation agro-alimentaire à Siby (CAAS). C’était en présence de la Présidente de la Commission Emploi, Formation professionnelle, Jeunesse et Sports et Promotion de la Femme du Conseil national de transition (CNT), Me Kadidia Sangaré, de plusieurs anciens ministres, de l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Mali, Dr Dietrich POHL et d’une forte délégation de la Fondation Klaus Tschira. 

Il s’agit, selon le Coordinateur international du CAAS, Dr Henner Papendieck, de l’inauguration d’un parc animalier, d’une aire d’abattage et d’une unité de transformation de l’arachide en huile et autres dérivés. Dr Henner Papendieck a souligné que l’élevage domestique fait partie de l’économie rurale au Mali et est principalement l’affaire des femmes. C’est pourquoi, a-t-il précisé, il fait partie de la formation au CAAS. «Dans la production de la viande, le cycle commence par un élevage sain, se poursuit par un engraissement bien dosé et se termine par l’abattage. Ici, nous voulons établir une nouvelle norme avec notre abattoir moderne et hygiénique. Vous voyez une petite unité qui travaille de manière professionnelle».

Promouvoir durablement l’économie villageoise à Kalassa

De l’avis de Dr Henner Papendieck, le Mandé est l’un des centres de productions de l’arachide par excellence au Mali. La petite unité va transformer l’arachide en huile. Selon lui, il n’y a pratiquement plus de grandes huileries en Afrique de l’Ouest. «C’est pourquoi nous avons investi dans une petite huilerie moderne qui produit de l’huile pure sans aucun additif et dont le dérivé peut être consommé par l’homme et le bétail. Une production propre, sans résidus, qui contribue à augmenter la valeur ajoutée locale. C’est un défi technologique et économique. Nous ferons tout notre possible pour le relever ».

Le Coordinateur international du CAAS a annoncé la poursuite des projets de développement en faveur du village de Kalassa dans l’éducation, la santé, l’environnement, la sécurité routière, l’eau et l’électricité. Les approches ponctuelles, a-t-il fait savoir, doivent maintenant être regroupées et finalisées dans un projet de développement plus large du village. «Nous voulons promouvoir durablement l’économie villageoise de Kalassa et agrandir l’école du village pour en faire un centre scolaire rural moderne».

Dr Henner Papendieck a annoncé la clôture et la végétalisation du centre du village, la réalisation d’un terrain de basket et un terrain de football, avec des vestiaires et des toilettes. «Une tribune doit être construite entre les deux. L’éclairage permettra d’utiliser ces terrains de sport même le soir. Cela améliora sensiblement la qualité de vie à Kalassa».

Dans le monde d’aujourd’hui, a rappelé Dr Henner Papendieck, l’éducation est indispensable tant scolaire que professionnelle. «Donnons aux jeunes la capacité de prendre leur vie en main, de comprendre leur environnement social et naturel et de le transformer de manière positive pour leur bien-être et celui de la communauté ! Donnons aux femmes aussi une chance dans la vie !».

À en croire Daouda Kéita, Maire de la Commune rurale de Siby, ces infrastructures dotent la commune d’Activités Génératrices de Revenus qui aident l’économie locale.

Ces projets, a déclaré Mme Djénéba Koné, Présidente des femmes de Siby, ont été faits pour les femmes de Siby. «Les premières bénéficiaires sont les femmes». Selon elle, les jeunes filles formées au sein du centre peuvent monter chacune leur propre projet. Grâce aux projets du CAAS, a-t-elle reconnu, nous tirons d’énormes profits de nos activités de maraîchage. Aujourd’hui, les produits comme les salades sont acheminés vers Kourémalé et plusieurs sites d’orpaillage. Elle a rappelé que la Commune rurale de Siby a bénéficié de 9 forages d’adduction d’eau réalisés par le partenaire allemand.

Me Kadidia Sangaré a remercié la ministre Oumou Sall Seck pour l’implication du CNT dans toutes les activités du département depuis son arrivée. La Présidente de la Commission Emploi, formation professionnelle, Jeunesse, Sports et Promotion de la Femme du CNT a salué le dynamisme et la pertinence de la vision de la cheffe du département. Elle a remercié les partenaires allemands au nom de la population malienne.

Depuis 8 ans, a reconnu l’Ambassadeur de l’Allemagne au Mali, Maliens et Allemands travaillent sur ce projet. C’est un projet pilote qui a inspiré plusieurs visiteurs, a affirmé le diplomate allemand. De l’avis de Dr Dietrich POHL, le CAAS répond aux besoins locaux de la population en matière d’apprentissage et de formation professionnelle.

Engagement des amis allemands en parfaite cohérence de la vision présidentielle

Pour Mme Oumou Sall Seck, «cet investissement illustre également la diversification des actions menées au sein du Centre Agro-Alimentaire de Siby, qui devient ainsi un véritable pôle de développement couvrant des secteurs clés tels que la formation professionnelle, la santé, l’énergie, l’eau, les transports, l’agriculture et l’élevage ». « L’engagement de nos amis allemands s’inscrit en parfaite cohérence de la vision de Son Excellence le Général d’Armée, Assimi GOÏTA, Président de la Transition, Chef de l’État, qui a instruit le Gouvernement de toujours placer les besoins des populations au cœur des décisions», a déclaré la ministre Oumou Sall Seck. Et d’ajouter : «conformément à la volonté affichée de Son Excellence le Président de la Transition et à la politique du Premier ministre, Chef du Gouvernement, qui oriente l’action gouvernementale, nous poursuivons nos efforts pour renforcer nos Centres de Formation Professionnelle existants et œuvrons à la construction de nouveaux établissements. Cet engagement vise à répondre aux instructions de nos plus hautes autorités et à offrir des opportunités accrues aux jeunes et aux travailleurs en quête de qualification».

La ministre de l’Entrepreneuriat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle a annoncé la mise en œuvre dans les jours à venir des actions concrètes grâce au Programme Impact Rapide, initié par le Président de la Transition. Il s’agit, notamment, le financement d’activités génératrices de revenus, la dotation en équipements des groupements de jeunes et de femmes, la construction de nouveaux centres de formation professionnelle dans les régions, a laissé entendre la cheffe du département en charge de l’emploi.

La coupure du ruban symbolique a été suivie par la visite guidée des nouvelles infrastructures par la Ministre Oumou Sall Seck et sa délégation.

Par Chiaka Doumbia

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Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

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