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Le Chef de l’État au corps diplomatique : «Le respect de notre souveraineté et de nos choix stratégiques sont au centre de l’action publique»

Le Général d’armée Assimi Goïta a fait cette déclaration hier lors de sa rencontre avec le corps diplomatique dans le cadre de la présentation des vœux de Nouvel An. Il a réitéré son engagement de poursuivre la dynamique engagée depuis l’avènement de la Transition dans le cadre d’une coopération mutuellement bénéfique et respectueuse avec les pays amis et partenaires du Mali

24 heures après le gouvernement, le corps diplomatique accrédité dans notre pays a présenté, hier dans la salle de banquets du palais de Koulouba, ses vœux de Nouvel An au Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta. C’était en présence du Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le Général de corps d’armée Malick Diaw et de plusieurs membres du gouvernement, notamment le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop.

Au-delà de son caractère traditionnel, cette cérémonie représente un moment d’échanges et de réaffirmation de l’engagement entre notre pays et ses partenaires en faveur du raffermissement de leur coopération pour un partenariat dynamique et empreint de respect mutuel. La rencontre a également été l’occasion de porter un regard rétrospectif sur l’année écoulée et de dégager des perspectives pour celle en cours.

Dans son intervention, le doyen du corps diplomatique, par ailleurs ambassadeur du Qatar, a indiqué que l’année qui vient de s’achever, a été marquée par des évènements majeurs heureux et parfois très tragiques et douloureux dans la conduite de la Transition, l’instauration de la souveraineté de l’État. S’y ajoute la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent. Abdoul-Rahamane Al-Senaidi s’est réjoui que la résolution de l’équation du retour des Forces armées maliennes sur l’ensemble du territoire national et les questions liées à la paix et à la sécurité soient au centre des préoccupations des autorités.

«Nous sommes rassurés par la détermination que vous avez affichée en affirmant que le Mali, en collaboration avec ses partenaires de la Confédération des États du Sahel (AES), mettra en œuvre tous les moyens pour éradiquer ce fléau et cette menace», a-t-il déclaré. Avant d’encourager l’ouverture de notre pays à tous les partenaires dans un esprit gagnant-gagnant et de respect mutuel. Le diplomate qatari a ensuite salué les progrès tangibles et notoires enregistrés dans le domaine de la sécurité ces derniers temps, tout en espérant une pacification totale de l’ensemble du territoire pour le grand bonheur de la population malienne.

NOUVELLE ARCHITECTURE DE LA PAIX- Dans un sursaut de dignité, le peuple malien a décidé de reprendre son destin en main et de reconquérir l’ensemble de son territoire. «Les Maliens ont compris que la paix tant espérée était désormais à leur portée», a noté le doyen du corps diplomatique. Abdoul-Rahamane Al-Senaidi a salué la tenue des Assises nationales de la refondation et d’autres fora pendant lesquels les Maliens se sont retrouvés pour dessiner une nouvelle architecture de la paix et de la réconciliation nationale, fondée sur les réalités et valeurs nationales.

L’ambassadeur qatari signalera que les défis sont de taille et les attentes énormes. Il a cité, entre autres, l’insécurité, les processus électoraux, la question de l’énergie et du chômage, les difficultés économiques et sociales. Le diplomate qatari a, toutefois, indiqué qu’au cours de l’année écoulée, le Mali a su renforcer, d’une façon notable, sa place dans l’arène internationale. Il a invité les autorités à poursuivre cette ligne cohérente tout en saluant la création de la Confédération des États du Sahel qui promet de redéfinir la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, mais aussi de remodeler les équilibres régionaux. «Nous demeurons confiants et persuadés qu’avec votre leadership éclairé, des progrès significatifs seront enregistrés dans l’amélioration des conditions de vie de la population malienne», a soutenu Abdoul-Rahamane Al-Senaidi.

PROGRÈS SIGNIFICATIFS- En retour, le Président de la Transition a apprécié le discours du doyen du corps diplomatique dans lequel, transparaît une lecture objective de la situation sécuritaire, politique, économique et sociale qui prévaut dans notre pays. Le Général d’armée Assimi Goïta a indiqué que 2024 a été pour le Mali et le Sahel comme d’autres pays et régions du monde, une année de défis. Malgré les difficultés tant conjoncturelles que structurelles auxquelles nous faisons face, dira-t-il, notre pays a su faire de ces contraintes, de véritables opportunités. Des opportunités de renforcer ses liens avec les pays soucieux de respecter ses principes de souveraineté, d’équité et de justice. Mais aussi celles d’améliorer sa gouvernance à travers des mesures fortes, courageuses et équitables visant un intérêt mutuel pour toutes les parties, a expliqué le Chef de l’État.

«Le respect de notre souveraineté et de nos choix stratégiques, la défense des intérêts vitaux de la population sont désormais au centre de l’action publique au Mali», a indiqué le Général d’armée Assimi Goïta. Suivant ces principes, a-t-il poursuivi, notre pays saisit des opportunités pour améliorer les conditions de vie de ses citoyens et sa politique extérieure. «Je suis heureux de noter qu’un nombre important de partenaires adhèrent à ces principes constitutionnels», s’est réjoui le Président Goïta. Pour lui, le respect strict de ces principes a permis au Mali, depuis l’avènement de la Transition, d’engranger des succès remarquables dans de nombreux domaines.

Sur le plan de la défense et de la sécurité, notre pays a connu des progrès significatifs et indéniables dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité transnationale organisée. «Ces progrès ont été rendus possibles grâce au perfectionnement de notre outil de défense et au réarmement moral des femmes et des hommes qui le composent», a dit le Général d’armée Assimi Goïta. Toute chose ayant permis la sécurisation progressive de notre territoire, y compris les régions qui étaient des sanctuaires des groupes terroristes, a-t-il ajouté. «Nous poursuivons sans relâche cette dynamique de préservation de l’intégrité territoriale de notre pays», a assuré le Chef de l’État. Avant de renouveler sa confiance à la hiérarchie militaire et aux soldats déployés sur les théâtres d’opérations.

Pour la résolution de la crise, la stratégie globale initiée par le gouvernement est faite de plusieurs dimensions, notamment celle du développement, afin de parvenir à une solution durable, a souligné le Général d’armée Assimi Goïta.

Selon lui, l’une des solutions à la situation de notre pays passe par la valorisation de la culture malienne. Une culture riche et variée qui embrasse nos coutumes et traditions ainsi que nos valeurs de paix, de sécurité, de cohésion nationale et qui rapproche le peuple. «C’est pour cette raison et pour en faire un levier au service du développement, que j’ai proclamé 2025 comme année de la culture au Mali», a expliqué le Président de la Transition.

Dans son action de sécurisation du territoire national et de la région du Sahel, notre pays n’est pas seul. En effet, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont mutualisé leurs efforts en matière de défense et de sécurité dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES) en septembre 2023. «Ce mécanisme de défense collective et d’assistance mutuelle a produit des résultats à hauteur du souhait», a apprécié le Général d’armée Assimi Goïta.

À l’occasion du sommet de l’AES tenu à Niamey, le 6 juillet 2024, les trois pays ont créé la Confédération des États du Sahel qui poursuit l’action de défense et continue de renforcer leurs liens stratégiques dans les domaines de la diplomatie et du développement.

«Les résultats obtenus dans le domaine de la libre circulation et du développement harmonieux de notre espace commun depuis la mise en place de la Confédération AES, que j’ai l’honneur de présider, nous encouragent à œuvrer pour la satisfaction des attentes des populations du Sahel», a indiqué le Chef de l’État, qui a promis que notre pays restera mobilisé pour consolider la paix, la stabilité et la sécurité, conditions indispensables d’un développement durable auquel aspire la population. Le Président Assimi Goïta a, enfin, réitéré son engagement à poursuivre la dynamique positive engagée depuis l’avènement de la Transition dans le cadre d’une coopération mutuellement bénéfique et respectueuse avec nos partenaires afin de relever les défis.

Bembablin DOUMBIA

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Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

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