Dernières nouvelles

Mali: Des projets de loi et d’ordonnance adoptés par le gouvernement

Sur rapport du ministre de l’Économie et des Finances, M. Alousséni SANOU, le Conseil des Ministres a adopté, le mercredi 5 février, les textes suivants :

1. Projet de loi modifiant le Code général des Impôts

L’Annexe fiscale à la Loi n°2012-063 du 26 décembre 2012, portant loi de Finances pour l’exercice 2013, a institué une taxe dénommée « Taxe sur l’Accès au Réseau des Télécommunications ouvert au public » au profit du budget de l’État.-Cette taxe, initialement fixée à un taux de 5 %, est appliquée à toute personne titulaire d’une licence d’exploitation du réseau des télécommunications ouvert au public délivrée par ou pour le compte de l’État du Mali.

-Elle est assise sur le chiffre d’affaires des entreprises de télécommunications.

-Avec l’essor rapide du secteur des télécommunications au cours des 20 dernières années, marqué par l’adoption massive des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC), il est attendu une augmentation des contributions fiscales des opérateurs du secteur.

Dans ce cadre, le projet de loi adopté modifie le Code général des Impôts et porte le taux de la Taxe sur l’Accès au Réseau des Télécommunications ouvert au public de 5 % à 7 %.

2. Projet d’ordonnance instituant une contribution spéciale de solidarité et une taxe spéciale sur la consommation de certains biens et services

Le Programme de Transition fiscale de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) vise à transférer progressivement la pression fiscale des droits de porte vers la fiscalité intérieure, tout en consolidant le marché commun.

-La mise en œuvre de ce programme au niveau national a conduit à une rationalisation et une baisse importante des taux nominaux des droits de porte avec l’instauration du Tarif Extérieur Commun (TEC).

-Cette réduction a entraîné une diminution des ressources budgétaires de l’État issues des droits de porte.

En réponse, le projet d’ordonnance adopté instaure une contribution spéciale de solidarité et une taxe spéciale sur la consommation de certains biens et services afin de garantir un financement durable des programmes de développement du pays.

Ces mesures s’inscrivent dans une dynamique de modernisation et d’adaptation du système fiscal malien aux exigences de croissance et de développement économique.

3. Des projets de texte portant création, organisation et modalités de gestion du Fonds de Soutien aux projets d’infrastructures de base et de Développement social.

Le gouvernement crée un Fonds de Soutien aux projets d’infrastructures de base et de Développement social pour répondre au déficit d’infrastructures, aux inégalités sociales et aux faiblesses du système productif national. Ce fonds financera des initiatives publiques visant à améliorer les conditions de vie, notamment dans le secteur énergétique. Il sera alimenté par un prélèvement spécifique sur la consommation des services téléphoniques commerciaux et les retraits d’argent via le mobile money.

Kandana/Malijet.com

À propos malikunafoni

Vérifiez encore

Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

Le Mali célèbre, ce mercredi, le 34ème anniversaire de la chute du général Moussa Traoré. À …

Laisser un commentaire

Share via
Share
[youtube-feed playvideo="onclick"]
Verified by MonsterInsights