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Spécial sortie de l’AES de la CEDEAO, Anniversaire du retrait de l’AES de la Cedeao : Mobilisation des grands jours à Kangaba

Pour célébrer le premier anniversaire de la sortie des pays de la Confédération des États du Sahel ( AES) de la Cedeao, plusieurs organisations de la société civile se sont mobilisées à Kangaba sur le site historique de Kurukanfuga où les peuples du Mandé et alliés s’étaient rassemblés pour promulguer la Charte du Mandé. Tout un symbole puisqu’il s’agit d’un nouveau départ pour les trois pays (Burkina Faso, Mali et Niger) qui ont décidé d’unir leur destin face aux défis communs

Pour magnifier le soutien des populations du Mali, du Burkina Faso et du Niger aux autorités de la Confédération des États du Sahel (AES), la Confédération des peuples de l’AES (CP-AES) en collaboration avec le Collectif pour la défense des militaires (CDM), a organisé hier un grand meeting sur le site historique de Kurukanfuga à Kangaba. Les festivités ont enregistré une mobilisation des grands jours avec des fortes délégations venues du Burkina Faso et du Niger.

C’était sous la présidence du gouverneur de la Région de Koulikoro, le colonel Lamine Kapory Sanogo en présence des autorités administratives et coutumières de la région. Ce meeting géant était l’occasion de rappeler l’importance du dialogue et de l’engagement entre les États de l’AES pour faire face aux menaces communes, tout en honorant les aspirations des populations à la stabilité et au développement.

C’est à juste titre que le gouverneur de Koulikoro a indiqué que ce meeting est l’occasion de réaffirmer le soutien et l’accompagnement des populations des trois pays à leurs autorités dans le combat quotidien pour la souveraineté. «Nous nous réunissons sur ce site historique de Kurukanfuga pour célébrer le premier anniversaire du retrait de nos trois pays de la Cedeao, une décision historique», a souligné le chef de l’exécutif régional de Koulikoro.
Pour lui, la célébration sur cette terre ancestrale est symbole de l’unité et de la souveraineté des peuples du Mandé, rappelant des valeurs fondatrices telles que la justice, la paix et la solidarité. Le Colonel Lamine Kapory Sanogo dira que Kurukanfuga invite également à la réconciliation et à la construction d’un avenir commun. Le choix de ce lieu témoigne également de l’importance de préserver la mémoire historique, a-t-il ajouté.

«C’est ainsi que ce 1er anniversaire dévient un moment fort de réflexion, d’unité et de redéfinition de priorités pour les peuples de l’AES, dans un contexte où l’histoire et les valeurs traditionnelles peuvent guider les efforts contemporains vers un avenir plus serein», a soutenu l’officier supérieur, qui a déclaré que ce retrait, loin d’être une simple ligne sur une carte géographique ou une date sur un calendrier, est le symbole fort de la résilience et de la bravoure des États de l’AES. Ces pays qui ont fait face avec honneur et dignité aux sanctions injustes et illégales infligées par la Cedeao et l’Uemoa sous l’influence des puissances étrangères au relent paternaliste, a-t-il dénoncé.

Dans une déclaration solennelle remise au gouverneur de Koulikoro, le secrétaire permanent de la CP-AES, Samou Samuel Koné, a brossé l’historique des évènements significatifs qui ont concouru à la création de la Confédération des états du Sahel. Il a salué les résultats tangibles obtenus grâce à la mutualisation des efforts par les forces armées des trois pays dans la lutte contre le terrorisme.
Avant de réitérer l’engagement et la détermination de la CP-AES à accompagner les autorités de la Confédération qui sont sur les traces de nos illustres ancêtres. La remise d’un bélier par la délégation nigérienne et d’un trophée de reconnaissance par la CP-AES au gouverneur de la Région de Koulikoro pour son engagement et sa détermination dans le combat pour la souveraineté et l’indépendance réelle de la Confédération, ainsi que des prestations de troupes artistiques locales ont été des moments importants de la cérémonie.

Aboubacar TRAORE

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Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

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