Lors de sa présentation de vœux aux légitimités traditionnelles, leaders religieux et la société civile, le Président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a comparé la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) aux groupes armés terroristes. Il a critiqué sévèrement les méthodes employées par l’organisation régionale, tout en réaffirmant l’engagement du Mali dans une nouvelle dynamique régionale avec l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le Général Goïta n’a pas mâché ses mots. « La CEDEAO agit comme un groupe terroriste. Ces groupes, lorsqu’ils attaquent une localité, imposent un embargo : ni personnes, ni biens, ni nourriture ou médicaments ne peuvent circuler. La CEDEAO a infligé cela au Niger, comme elle l’avait fait au Mali pendant sept mois », a-t-il déclaré. Ce parallèle entre les sanctions économiques et financières de la CEDEAO et les tactiques des groupes terroristes illustre les profondes tensions entre Bamako et cette institution régionale.
Il a rappelé que ces mesures, imposées en 2022 suite aux retards dans le retour à l’ordre constitutionnel, ont lourdement affecté le Mali. « Nous avons définitivement tourné la page de la CEDEAO », a martelé Goïta, soulignant que le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont choisi de tracer leur propre chemin à travers l’AES.
Créée en juillet 2024, l’AES regroupe le Mali, le Burkina Faso et le Niger autour d’un agenda commun centré sur la sécurité, la souveraineté et le développement économique. Assimi Goïta a qualifié cette union de « réponse sahélienne aux défis sahéliens », et a dévoilé des initiatives ambitieuses telles que la création d’une banque d’investissement régionale et la mise en place d’un passeport commun pour les citoyens des trois nations. Le Président a insisté sur l’importance de la solidarité entre ces pays voisins : « Si vous aimez le Mali, vous devez également aimer le Burkina Faso et le Niger », a-t-il affirmé, exhortant les populations à s’unir face aux défis communs.
Mobilisation intérieure
Lors de son discours, Assimi Goïta a également mis l’accent sur la mobilisation intérieure. Il a appelé les leaders religieux, les autorités traditionnelles et la société civile à sensibiliser les jeunes aux manipulations des groupes armés terroristes. « La lutte pour la souveraineté nationale est un combat qui nécessite la mobilisation de tous les Maliens », a-t-il insisté.
En matière de sécurité, le Président a souligné les avancées significatives des Forces armées maliennes (FAMa), désormais présentes sur l’ensemble du territoire grâce à des partenariats stratégiques avec des pays comme la Russie, la Turquie et la Chine. Il a également évoqué la récupération de Kidal, autrefois symbole d’une souveraineté amoindrie, et les efforts pour désarmer les milices d’autodéfense et intégrer leurs membres dans l’armée ou la vie civile.
Madiassa Kaba Diakité