La Commission de la santé, du développement social et de la solidarité du Conseil National de Transition, dirigée par l’Honorable Aboubacar Sidiki FOMBA, a organisé une conférence de presse pour éclaircir certains points d’actualité concernant son domaine. Cela a eu lieu le mardi 26 novembre 2024, au CNT.
Cette rencontre s’inscrivait dans le cadre d’une restitution par la Commission, suite à des investigations menées sur plusieurs sujets d’actualité. Présidée par l’Honorable Aboubacar Sidiki FOMBA, cette conférence avait pour objectif de faire le point sur plusieurs sujets, notamment : le rapport du vérificateur général concernant les 19 milliards à la CANAM, le recrutement des agents de l’INPS, le projet ARISE, la situation de la césarienne, et l’état général de la santé au Mali.
En réponse aux incompréhensions autour du rapport du vérificateur général concernant la CANAM, la Commission a pris l’initiative de faire la lumière sur cette question. Selon l’Honorable FOMBA, les 19 milliards de francs CFA mentionnés dans le rapport ne sont pas des fonds détournés par la CANAM ou l’INPS, mais plutôt des dettes que certains employeurs doivent à ces institutions par le biais de l’INPS.
« Il est de notre devoir, en tant que Commission de la santé, du développement social et de la solidarité du Conseil National de Transition, après enquête, de donner la version des faits à la population malienne. Au lieu de dire que la CANAM ou l’INPS ont absorbé 19 milliards de francs CFA de l’État, ce sont des mauvais payeurs qui doivent ces 19 milliards à la CANAM et à l’INPS », a-t-il précisé.
Concernant la répartition de cette dette, 12 milliards de francs CFA sont dus à Bamako, tandis que 7 milliards sont répartis dans les autres régions du Mali.
« Nous félicitons le Bureau du vérificateur général qui a facilité une lutte que l’INPS et la CANAM avaient déjà engagée pour recouvrer les biens publics de l’État en matière d’assurance-maladie obligatoire », a ajouté l’Honorable FOMBA.
Le président de la Commission a également clarifié le rôle de la CANAM et de ses organismes délégués de gestion, notamment l’INPS et la CMSS, qui sont responsables du recouvrement des cotisations et du paiement des prestataires.
Un autre sujet abordé a été le recrutement à l’INPS. Selon l’Honorable FOMBA, le Directeur général de l’INPS a été invité par la Commission pour fournir des éclaircissements à ce sujet. « Il est évident qu’il y a eu de nombreux départs à la retraite au sein de l’INPS entre 2021 et 2022, ce qui a nécessité des recrutements. Le conseil d’administration a autorisé la direction à procéder à ces recrutements et a confié cette tâche à un cabinet de recrutement, ADIS Consulting Ressources Humaines. Les avis de recrutement ont été publiés le 2 novembre 2022 et la clôture des candidatures a eu lieu le 2 décembre 2022. Les recrutements ont été effectués selon des critères stricts, incluant des personnes en stage depuis plusieurs années et des personnes vivant avec un handicap. »
L’Honorable FOMBA a précisé que certains membres de l’INPS étaient impliqués dans des pratiques douteuses et que des enquêtes seraient lancées pour y mettre fin. Il a aussi ajouté que l’INPS est en train de négocier des accords avec d’autres pays pour permettre aux Maliens de la diaspora de bénéficier d’une pension de retraite.
« Il est important de souligner que la CANAM, l’INPS et la CMSS sont membres de la CIPRES (Conférence Interafricaine de la Prévoyance Sociale). C’est pourquoi nous n’acceptons pas que l’on dénigre nos institutions dans la sous-région et ternisse l’image de notre pays », a-t-il insisté.
D’autres points ont été abordés lors de cette conférence, notamment le projet ARISE, « Promouvoir la Résilience du Système de Santé Inclusif pour Tous (ARISE), Keneya Yiriwali », qui vise à couvrir 15 millions de Maliens. Ce projet, mis en œuvre dans les régions de Koulikoro, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et le District de Bamako, permettra d’améliorer l’accès et l’utilisation de services essentiels de santé (reproductive, maternelle, néonatale, infantile, adolescente et nutritionnelle) et de renforcer la préparation aux urgences sanitaires dans certaines régions.
Ce projet est une continuation logique du projet PACSU (Projet Accélérer les Progrès vers la Couverture Sanitaire Universelle au Mali), qui a donné des résultats concrets : la construction de 697 nouveaux bâtiments, la rénovation de 625 bâtiments, l’équipement de 604 CSCOM en laboratoires, l’achat de 329 motos pour les stratégies avancées, l’installation de 17 adductions d’eau dans les formations sanitaires et le recrutement de 337 personnes.
Le projet ARISE concernera 7 032 structures, dont 5 hôpitaux de deuxième référence, 38 Centres de Santé de Référence, 1 118 CSCOM, 3 482 sites AEC, 1 182 maternités, 94 infirmeries scolaires et dans les garnisons, ainsi que 1 113 structures privées.
Concernant la césarienne, l’Honorable FOMBA a indiqué que bien qu’il y ait un problème de kits de complément, la césarienne reste gratuite. Il a précisé qu’en 2004, il y avait entre 2 000 et 4 000 cas de césariennes, tandis qu’en 2024, ce nombre a atteint 40 000 cas. « Bien sûr, nous avons des problèmes de kits, mais nous travaillons pour trouver une solution », a-t-il déclaré.
Enfin, la Commission a exprimé ses préoccupations concernant l’exercice illégal de la médecine privée. Elle déplore que certains fonctionnaires de l’État maliens travaillent dans des structures privées ou détournent des patients des structures publiques pour les amener dans des structures privées.
L’Honorable FOMBA a également souligné le besoin de personnel soignant au Mali, estimé à 12 000 personnes, alors que 50 000 sont nécessaires, soit 6 soignants pour 10 000 habitants au lieu de 23.
Pour finir, la Commission a exhorté les médias et la population à la contacter pour toute information. « Nous mettons des commissaires à la disposition pour aller chercher la vérité afin de soulager la population malienne », a conclu l’Honorable Aboubacar Sidiki FOMBA.
Rappelons que la Commission de la santé, du développement social et de la solidarité du Conseil National de Transition est composée des sous-commissions suivantes : hôpitaux, organismes sociaux, développement social, solidarité et personnes vivant avec un handicap, problèmes des médicaments, et administration.