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Mali : Commémoration de la Journée Mondiale de l’Enfance 2024

Le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a servi de cadre, le 20 novembre 2024, à la célébration de la 35ème Journée Internationale de l’Enfance, placée sous le thème, au niveau international « Ecoutons le futur !», et au niveau national : « La protection des droits de l’enfant face aux changements climatiques ». C’était à travers un spectacle organisé par la Cité des Enfants, en partenariat avec Blonba et l’Association Tougouné dont la présidente est Fatoumata Diawara, artiste aux multiples talents, non moins ambassadrice de l’UNICEF. Le projet culturel a été réalisé grâce à l’appui financier de l’UNICEF qui a réuni 2000 enfants venus de divers horizons pour apporter leurs soutiens à leurs camarades souffrant de handicap. C’était en présence des Ministres sortants de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Coulibaly Mariam Maïga ; de l’Artisanat,  de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, Andagoly Guindo ; du Ministre de la Santé et du Développement Social, Médecin Colonel Assa Badiallo Touré ; de la représentante du représentant résidant de l’UNICEF au Mali, Mme Andréa ; du représentant du Maire de la Commune III,  Abdramane Traoré ; du Coordinateur des chefs des quartiers de Bamako, Seydou Sangaré, etc. Intonation de l’Hymne national du Mali ; projection de clip vidéo réalisé par l’artiste Fatoumata Diawara avec certains enfants vivant avec handicap et certains artistes intitulé « Kassila» ; présentation du spectacle qui a réuni 24 enfants vivant avec handicap venant de six associations ; interventions des personnalités, ont été entre autres, les grandes lignes de cette soirée dédiée aux enfants.  L’on retient des spectacles et discours, des appels à soutien sans réserve aux enfants vivant avec handicap.

Au nom de ses collègues, Coulibaly Mariam Maïga Ministre sortant de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a souligné que l’action de plaidoyer qui a été réalisé ce soir, vise à mitiger l’exclusion et la stigmatisation des enfants en situation de handicap ; de renforcer les liens interculturels et interpersonnels d’une part, de sensibiliser les enfants et les acteurs impliqués dans le domaine de l’enfance sur l’exclusion et la stigmatisation au Mali, d’autre part. Elle donne aussi l’occasion aux enfants de s’exprimer et de donner leur opinion sur les questions les concernant à travers les expressions artistiques comme la musique, la danse et le théâtre.

En lien avec le thème national de ces trente cinquièmes anniversaires de la journée Mondiale de l’Enfant qui est «la protection des droits de l’enfant face aux changements climatiques », dit-elle, ce spectacle a tout son sens. « Le dérèglement climatique qu’a connu notre pays cette année, s’est traduit par des fortes chaleurs au mois de mars et aussi en juin, et des pluies diluviennes de juillet à octobre. Il faut noter que la vague de chaleur affecte particulièrement la santé des enfants qui sont atteints d’albinisme. En outre, l’activité répond au premier principe clé de la convention relative au droit de l’enfant qui est celui de la non-discrimination. C’est pourquoi je me réjouis de son caractère participatif et inclusif, en ce sens qu’elle mobilise 2000 enfants composés de plusieurs catégories venus de divers horizons, en vue de les informer et de les sensibiliser sur la situation de leurs camarades vivant avec un handicap », a souligné Mariam Maiga.  Selon elle, le thème retenu pour le projet de spectacle est à plus d’un titre évocateur. « En effet, le contexte de la crise a, et continue d’affecter les dispositifs des protections des populations, singulièrement les enfants qui sont de loin les plus touchés. C’est pour cela que nous en appelons à une synergie d’actions de tous les acteurs intervenant dans le domaine de la protection, pour renforcer le système de protection de la cible enfant en général, et celle vivant avec handicap en particulier. Ce thème est aussi en lien avec celui national sur la protection de l’enfant face aux changements climatiques. Car, nous avons pu constater de visu, la grande marque de la solidarité des Maliens et de leurs amis (Partenaires Techniques et Financiers) lors des inondations de l’hivernage qui vient juste de finir. Toute chose qui démontre notre volonté commune de protéger les couches les plus vulnérables, notamment les enfants », a conclu Coulibaly Mariam Maiga.

A l’occasion, le Ministre de la Santé et du Développement Social a informé les mamans, mères d’enfants déficients moteurs et cérébrales, d’une bonne nouvelle. Celle de partir s’enregistrer au niveau du Ministère de la santé et du Développement social, au sein duquel il y a un service qui prend en charge avec les moyens disponibles, la situation de ces enfants. Un service donc qui accompagne ces enfants déficients moteurs et cérébrales. « L’Etat redoublera d’efforts aux côtés des PTF, des communautés et de tous les autres acteurs pour que les cris de cœur soient attendus, pour que des actions concrètes soient posées, pour que ces enfants puissent bénéficier davantage de leurs droits », a promis colonel Assa Badiallo Touré.

La représente du représentant de l’Unicef au Mali, Mme Andréa, a rappelé que cette journée met en lumière tous les enfants sans exception, et l’importance d’aboutir les droits de tous les enfants qui sont les droits humains universels et inaliénables. Par rapport au thème mondial de cette journée de l’Enfance 2024 « écoutons le futur !», elle a invité à continuer à œuvrer pour que chaque enfant, peu importe où il est, puisse jouir de l’intégralité de ses droits. « L’Unicef s’engage à poursuivre ses soutiens à l’endroit de l’Etat malien afin que chaque enfant puisse pleinement bénéficier de ses droits », a promis Mme Andréa.

Le président du Bureau national du Parlement des enfants du Mali, Imarrane Ag Mohamed, a passé deux messages forts. Le premier est adressé aux initiateurs de l’événement et toutes les personnes qui ont contribué à la réussite dudit événement. Le second message est allé envers les mamans avec leurs enfants déficients moteurs et cérébrales. « Je salue ces mamans pour leur courage et invite l’Etat, les PTF et toute bonne volonté à aider ces personnes vivant avec handicap qui méritent accompagnement pour qu’elles puissent bénéficier de leurs droits fondamentaux », a-t-il.

Le Maire et le coordinateur des chefs de quartiers de Bamako ont, tour à tour, salué l’initiative, avant d’inviter les uns et les autres à plus de solidarité envers les enfants, notamment   ceux vivant avec handicap.

SOURCE : Malikunafoni.ML

Abdoulaye B Coulibaly

 

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Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

Le Mali célèbre, ce mercredi, le 34ème anniversaire de la chute du général Moussa Traoré. À …

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