L’Alliance des États du Sahel offre un nouveau modèle d’intégration régionale, a déclaré à Sputnik Afrique Ivan Lochkarev, de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou, alors que le Burkina Faso a fait un pas de plus vers la structure en adoptant des modifications constitutionnelles.
Le Burkina a témoigné un “grand soutien” à l’Alliance des États du Sahel (AES), en votant des modifications constitutionnelles pour intégrer plus facilement une confédération, une fédération ou une union de pays africains, a déclaré à Sputnik Afrique Ivan Lochkarev, de l’Institut d’État des relations internationales de Moscou.
“Cela pourrait conduire, surtout, à la formation en Afrique d’une alternative efficace aux institutions occidentales d’intégration régionale […]. Cela servira d’exemple au reste des sous-régions d’Afrique, où le format occidental d’intégration régionale est encore reproduit”, a indiqué M.Lochkarev.
Selon lui, cette combinaison de flexibilité et de prise en compte de l’expérience locale est ce qui manque aujourd’hui à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), à la Communauté de développement de l’Afrique australe (CDAA)”, analyse-t-il.
“Seule l’Alliance des États du Sahel peut aujourd’hui réellement apporter une expérience locale d’intégration régionale”, poursuit l’expert.
Selon lui, le format d’intégration de l’AES permettra de mieux contrôler le développement dans des secteurs aujourd’hui déterminé par des acteurs étrangers, comme:
- l’industrie métallurgique;
- l’industrie minière;
- l’industrie cotonnière;
- le secteur énergétique.
“Il importe de comprendre que l’AES agit avant tout comme un cadre politique, comme un organe qui fixe les normes, détermine où se dirigent les trois pays, quelles sont les questions prioritaires. Et les réunions qui se sont tenues auparavant dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel, ont porté sur la résolution des problèmes de stabilité socio-économique, de réduction de la pauvreté, d’accessibilité des transports, de sécurité alimentaire”, note M.Lochkarev.
L’Alliance des États du Sahel représente aussi un vaste marché de 70 millions de personnes, qui peut servir de moteur à l’industrialisation et la production locale, selon l’expert.