Après avoir sollicité et obtenu, au seuil du terme légal de sa détention préventive, la tenue d’une comparution publique qu’elle croyait décisive, la plus célèbre des acteurs du dossier emblématique de la répression a col-blanc, Mme Bouaré Fily Sissoko, est retournée dans son cachot de Bollé sans être fixée sur son sort.
En cause, l’achoppement des assises aux tares congénitales d’une procédure tirée par les cheveux, mais aussi les difficultés du ministère public à asseoir les chefs d’inculpation sur des témoignages plus solides que les présomptions contenues dans l’acte d’accusation.
En effet, aucun des témoins à charge contre l’ancienne ministre des finances n’aura réussi, tout au long du ballet d’accusateurs, à apporter des preuves assez solides pour conforter les reproches qui lui sont faits et que le parquet a déclinés en «faux en écriture, usage de faux, trafic d’influence et favoritisme».