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Mali : Gestion des cas d’inondations : Les assurances du chef de l’État

À la date du 21 août, il a été constaté 122 cas d’inondations à travers le pays qui ont fait 30 morts et 104 blessés. Un conseil des ministres extraordinaire se tiendra aujourd’hui dans le but de renforcer davantage le dispositif mis en place afin de minimiser les pertes en vies humaines

Suite aux cas d’inondations ayant créé l’émoi avec des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants dans notre pays, il y a quelques jours, les autorités sont désormais à pied d’œuvre pour renforcer davantage les dispositifs de protection et minimiser les dommages. Ces assurances ont été données, hier, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, au terme d’une visite qu’il a rendue au Centre de coordination et de gestion des crises (Cecogec), sis dans la zone aéroportuaire de Bamako.

C’était en présence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw et de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga et de son collègue de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine. L’on notait également la présence du chef du Cecogec, le colonel sapeur-pompier Issa Raoul Dana Dabo et d’autres personnalités.

C’est aux environs de 11 heures que le véhicule, transportant le chef de l’État, est arrivé sur les lieux. À sa descente, le colonel Assimi Goïta a eu droit à une haie d’honneur des officiels, notamment le chef du gouvernement et le président du CNT. Dans la foulée, le président de la Transition a visité les locaux du Centre.

Créé par l’arrêté n°2018-0851/MSPC-SG du 27 mars 2018, le Cecogec est l’outil opérationnel du Comité interministériel de gestion de crises et de catastrophes. Il est activé à tout moment sur ordre du ministre chargé de la Sécurité après avis du Premier ministre. La mission du Centre est d’apporter aux décideurs politiques l’ensemble des informations et des options de réponse ad hoc, leur permettant d’arbitrer, de coordonner, d’orienter et de décider afin de juguler les effets d’une crise majeure et ce, jusqu’au retour à une situation acceptable voire normale. Ainsi, le Cecogec coordonne la réponse globale à apporter entre toutes les entités concourant au règlement de la crise.

Il ressort de la situation des inondations de l’hivernage 2024 du Centre, qu’à la date du 21 août, 17 régions (Ségou, Koutiala, Koulikoro, Bandiagara, Sikasso, Kayes, Kidal, Bougouni, Mopti, Gao, Tombouctou, Nara, San, Dioila, Kita, Nioro et Douentza) et le District de Bamako ont enregistré 122 cas d’inondations faisant 7.077 ménages touchés, soit 47.374 personnes sinistrées dont 19.347 enfants. Malheureusement, la structure déplore 30 cas de pertes en vies humaines dont 12 à Ségou, six à Gao, cinq à Bamako, trois à Koutiala, un à Koulikoro, un à Kayes, un à San et autant à Kita avec un total de 104 blessés.

Des cas d’effondrement ont été, également, été enregistrés dont 619 à Gao, 41 à Kayes, sept à Tombouctou, six à Bamako, quatre à Ségou, trois à Mopti et autant à Koulikoro. S’y ajoutent trois cas à Kita, un à Sikasso, un à Douentza et autant à Bandiagara. Des cas de foudre ont eu lieu pendant la même période, notamment à Sikasso, Kayes, Ségou et Douentza. De même que des vents violents à Tombouctou, Gao, Nara, Bandiagara et Nioro.

Selon les responsables du Cecogec, la Région de Ségou est la plus affectée avec 2.176 ménages sinistrés faisant un total de 9.936 personnes affectées et 12 cas de pertes en vies humaines. Quant au District de Bamako, il a enregistré 29 cas d’inondations ayant occasionné cinq cas de pertes en vies humaines et 84 blessés. On note, également, 563 ménages affectés, soit 4.639 personnes sinistrées.

MINIMISER LES DÉGÂTS- Au terme de la visite, le président de la Transition a indiqué que cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’évaluation des situations d’inondations par le Centre, qui est un outil opérationnel travaillant sous les ordres du Comité interministériel. Le colonel Assimi Goïta a, ensuite, félicité et encouragé tous les hommes et femmes qui opèrent dans des situations, extrêmement, difficiles pour secourir et assister nos concitoyens.

Il a aussi saisi de l’occasion pour présenter ses condoléances aux familles éprouvées et surtout souhaiter prompt rétablissement aux blessés suite aux cas d’inondations avec des pertes en vies humaines dans notre pays.

Le chef de l’État a, par ailleurs, salué la bonne coordination entre les départements ministériels et les a invités à plus de détermination et d’engagement pour relever ces défis. Cela est d’autant plus nécessaire que ces défis se passent à «un moment difficile». «Mais cela ne nous donne pas d’excuse pour ne pas minimiser les pertes en vies humaines», a reconnu le colonel Assimi Goïta.

Avant d’appeler nos concitoyens à rester vigilants et surtout à respecter les recommandations des services compétents. Dans les jours à venir, les autorités envisagent de prendre d’autres décisions pour renforcer davantage le dispositif qui est en place. Déjà, le Comité interministériel, qui a été mis en place sous les instructions du président de la Transition, travaille en relation avec le Cecogec. Les différents départements ministériels, tels que les ministères en charge de la Santé, des Finances et de la Sécurité travaillent ensemble pour apporter le soutien nécessaire à nos sinistrés, a annoncé le chef de l’État.

Le colonel Assimi Goïta a expliqué qu’en cas de crises, il y a des phases d’intervention qui sont menées par la protection civile. Aussi, il y a la phase d’assistance qui est menée par le ministère en charge de la Santé en termes d’habits et d’équipements pour mettre nos concitoyens à l’abri. «Donc, toutes ces phases de coordination sont un outil mis en place par les autorités et va nous permettre de gérer cette crise», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «Mais au-delà de tout ce que nous avons pu mettre en place, dans les jours à venir, nous allons prendre d’autres mesures».

En d’autres termes, le président Goïta a dit qu’il présidera, aujourd’hui, un conseil des ministres extraordinaire pour voir comment renforcer davantage tout le système qui est déjà en place, permettant de minimiser encore des pertes en vies humaines. Rappelant qu’on ne peut pas arrêter le phénomène, qui est dû au changement climatique, le colonel Assimi Goïta a assuré que leur rôle et mission est de pouvoir minimiser les risques de dégâts matériels et de pertes en vies humaines.

«L’État est à pied d’œuvre. Dans les jours à venir, nous allons renforcer davantage tous ces dispositifs», a-t-il annoncé. Quand bien même qu’il n’y a pas de «risque zéro», le chef de l’État entend tout faire pour sécuriser, protéger et assister nos concitoyens.

Bembablin DOUMBIA

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Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

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