Principal pourvoyeur de recettes pour le Trésor public, le service des impôts doit mobiliser 100 milliards de F CFA supplémentaires en 2024, soit 1 260 milliards de nos francs aux recettes publiques. En 2023, la Direction Générale des Impôts avait atteint ses objectifs fixés à 1 160 milliards de F CFA. A première vue, cette mission assignée aux impôts découle de l’engagement résolu de sa direction générale, sous la férule de Mathias Konaté, à pulvériser ses propres records, dépassant ses quotas annuels de plusieurs milliards de F CFA depuis près d’une décennie. Par ce truchement, les impôts ont créé une saine émulation entre services similaires au grand bonheur des finances publiques. La douane, les domaines et le cadastre ont naturellement pris en marche le train du dépassement des objectifs assignés en début d’année.
Autre temps autres mœurs. Aujourd’hui, avec la crise de l’électricité qui prévaut dans notre pays, on observe un ralentissement de l’activité économique. Les entreprises, principales sources de collecte des impôts, ont du plomb dans l’aile. Entre stagnation, chômage technique et fermeture, elles n’ont plus pignon sur rue. Bien au contraire. Elles se cherchent ou n’ont même pas le cœur à l’ouvrage.
Dans ce contexte, demander à un service, quels que soient sa bonne foi et son engagement patriotique, d’augmenter sa contribution aux recettes publiques revient à lui demander de résoudre la quadrature du cercle, c’est-à-dire un problème mathématique qu’on a mis plus de trois millénaires à étudier, mais qu’on finalement reconnu comme insoluble. Toujours est-il que les supputations vont bon train sur la capacité des impôts à relever ce nouveau défi sans trop de casse dans un contexte de marasme économique sans précédent. Malgré tout, les agents sont toujours mobilisés pour renflouer les caisses du Trésor public afin d’atteindre les objectifs. Wait and see !
El hadj A. B. HAIDARA