A force de donner une « bonne correction » à sa fille par un châtiment corporel, un père de famille finit par se mordre les doigts dans la ville de Ségou. L’âgé d’une cinquantaine d’années est fortement soupçonné d’avoir provoqué la mort tragique de sa fille.
Des questions continuent de se poser sur les conditions mystérieuses dans lesquelles la fille mineure a rendu l’âme. En tout état de cause, le père médite présentement sur son sort en prison en attendant que toute la lumière soit faite sur le dossier. D’une source sûre, la triste nouvelle a été constatée le 20 juin dernier aux environs de 19 heures. Ce jour-là, dit-on, le corps de la défunte nommée « Fati » a été présenté à l’hôpital Nianakôrô Fomba de Ségou. Cela, par un certain Salif, non moins père de la victime. A cet hôpital censé examiner le corps de la fille déjà décédée, Salif aurait tenté de cacher les circonstances de la mort de Fati. Le suspecté aurait précisé que sa fille a piqué une crise d’asthme et aurait fait une chute accidentelle. Lesquels actes lui ont du coup plongé dans le coma. Fati ne s’est plus réveillée.
La vérité établie grâce au médecin
Les policiers à l’hôpital et au domicile du père pour vérification des faits
Hormis les propos du sieur et de la fiche d’examen du médecin, les policiers se sont ensuite rendus à l’hôpital pour constatations. Des indiscrétions recueillies, il s’est avéré que le corps de la fille ne présentait aucune trace de strangulation, de corde ni de blessure indiquant une pendaison. C’est ainsi que le père a été placé en garde à vue en attendant de faire toute la lumière sur les circonstances du décès de la fillette. De son côté, le père Salif nie catégoriquement avoir battu l’incriminée à mort. Question : comment la fille est morte ?
Signalons que le Médecin avait relevé des hématomes sur le corps de la malheureuse. En poursuivant les investigations, une équipe d’enquête a été dépêchée à la famille de Salif. Ce qui a permis d’interroger la mère de la fille. A son tour, cette dernière a, elle aussi, tenté de dissimuler les circonstances de la mort de leur fille. Aux enquêteur, la bonne dame affirma que sa fille s’était en effet pendue à l’aide d’un « foulard noir », alors que Salif, lui-même, parlait de la pendaison à l’aide d’une corde. Qui des deux est honnête dans cette affaire ? La femme aurait-elle tenté de sauver son mari en s’exprimant de la sorte ? Pourquoi ces contradictions ? Ces déclarations contradictoires ont néanmoins aidé les enquêteurs à croire aux propos du médecin. Lesquels laissent entendre qu’il s’agirait d’un châtiment corporel à l’origine du drame. L’acte se serait produit certainement en cherchant à corriger la fille sans intention de lui donner la mort… Et le père semble, par peur des conséquences liées à son acte, tenter de dissimuler l’homicide en inventant le scénario pareil en toute connivence avec son épouse, non moins mère de la fille. Des analyses scientifiques sont en cours. En attendant le lundi 24 juin 2024, le suspect, en l’occurrence le père Salif, a été déféré et placé sous mandat de dépôt.
Mamadou Diarra
Source : Le Pays