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Mali : Sécurité de la navigation aérienne des pays de l’AES : Les assurances du directeur général de l’Asecna

Mohamed Moussa, reçu lundi en audience à Koulouba, a donné la garantie que son Agence a, aujourd’hui, la capacité de couvrir 17 millions de kilomètres carrés d’espace aérien, collectivement et individuellement. Le chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, a prodigué des conseils permettant à l’Asecna d’être plus performante

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a reçu en audience, lundi dernier au palais de Koulouba, le directeur général de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), Mohamed Moussa. C’était en présence du ministre des Transports et des Infrastructures, Mme Dembélé Madina Sissoko, son collègue des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, et du délégué de l’Asecna aux activités aéronautiques nationales du Mali, Ibrahim Traoré.

Le Nigérien Mohamed Moussa était venu exceptionnellement rendre compte au chef de l’État de la situation qui prévaut. «J’ai rendu compte au président de la Transition de la situation que nous avons traversée ces trois dernières années. Nous avons évoqué les sujets importants qui concernent l’Asecna. Depuis quelques années, nous avons appris à vivre dans un environnement complexe, notamment pour la gestion des aéroports et des espaces aériens dans un environnement d’insécurité», a confié Mohamed Moussa à la presse à sa sortie d’audience.

Selon son directeur général, l’Asecna a une mission régalienne complexe et l’obligation de réussir des missions que lui confient les États membres. «À l’Asecna, nous avons dû adapter notre stratégie et notre politique à la situation qui prévaut au Mali. Jusqu’ici, nous avons réussi ensemble à gérer toutes les situations aériennes qui se sont présentées», s’est-il félicité, avant de remercier le président Assimi Goïta pour son accompagnement qui a permis à l’Asecna de faire face à toutes ces difficultés.

«Les espaces aériens sont unifiés. On ne peut pas faire de distinction entre l’espace aérien du Mali, du Niger ou du Burkina Faso. L’Alliance des États du Sahel (AES) est un ensemble en ce qui concerne l’espace aérien. Au-delà de ces trois pays, c’est l’ensemble de l’espace qui entoure également cet espace aérien», a expliqué Mohamed Moussa.

Pour l’hôte du jour, l’Asecna doit veiller à ce que le transport aérien puisse se réaliser dans des meilleures conditions de sécurité. Et pour l’instant, tout se passe bien. D’où les félicitations du président de la Transition à l’égard de l’Asecna.

LA SÉCURITÉ EST UNE- À la question de savoir s’il y avait des dispositions spécifiques pour la couverture de cette zone du Sahel et des pays voisins, Mohamed Moussa a assuré qu’en matière de surveillance, l’Agence a les capacités de couverture les 17 millions de kilomètres carrés d’espace aérien, collectivement et individuellement.

« La sécurité, elle est une. La sécurité au Mali implique la sécurité dans les pays voisins et même un peu plus loin. Là ça se passe très bien. Au niveau des différents gouvernements qui se retrouvent dans le cadre du comité des ministres, la consigne est la même : la sécurité doit être partout. Les pays sont solidaires en matière de sécurité aérienne en particulier. Et l’Asecna a fait la démonstration», at-il déclaré.

Toutefois, le responsable de l’Asecna a invité le personnel de l’Agence à poursuivre les efforts de sécurisation des espaces aériens. Pour lui, l’Asecna peut être fière, car c’est un espace aérien absolument contrôlé. «En trois ans, nous n’avons connu aucun incident aérien au sens technique du terme dans les espaces AES.

Parce qu’il y a une coordination parfaite entre la volonté des États et la capacité technique de l’Asecna de mettre en œuvre toutes les actions pour que tout se réalise conformément aux souhaits des autorités», a relevé le directeur général de l’Asecna. Mohamed Moussa entend poursuivre l’engagement auprès de l’AES en particulier pour que l’Agence joue pleinement sa partition en assurant la sécurité, le survol et l’atterrissage des avions dans cet espace.

Au cours de cette entrevue, outre les félicitations et encouragements, le chef de l’État a prodigué des conseils qui vont permettre à l’Asecna d’être plus performante sur les questions de sécurité de la navigation aérienne et de tous les espaces aériens.

Baba COULIBALY

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Exploité à ciel ouvert, le site d’orpaillage de Koflatié dans le Cercle de Kangaba voit affluer une majorité d’enfants qui, séduits par l’appât de l’or, abandonnent leurs études pour s’y consacrer. Koflatié s’anime dans un ballet poussiéreux où filles et garçons, pioches et tamis à la main, s’acharnent sur une terre sèche, rêvant d’un avenir meilleur au détriment de leur scolarité. Reportage Sous un soleil brûlant de ce vendredi 14 mars, le site d’orpaillage de Koflatié, situé à 35 km de la ville de Kangaba, est bruyant. Une dizaine de filles, âgées de 12 à 17 ans, s’affairent dans un ballet poussiéreux au bord d’une petite rivière aux eaux troubles. Le bruit des pioches qui frappent la terre sèche résonne, mêlé aux éclats de voix et aux rires sporadiques qui percent la chaleur étouffante. Aucune silhouette masculine ne se dessine à l’horizon. Ici, ce sont les filles qui tiennent les rênes. Aminata Sow, 16 ans, les cheveux bien tressés mais enfouis sous un foulard rouge délavé, creuse avec une détermination farouche. Ses mains, déjà calleuses, manipulent une petite pioche usée, délogeant des mottes de terre qu’elle jette dans un grand tamis métallique. À quelques mètres, sa cousine Fatou, 15 ans, est accroupie près de la rivière. Elle plonge ses mains dans l’eau boueuse pour rincer le tamis, scrutant chaque mouvement avec l’espoir d’y voir briller une pépite. Ses doigts agiles trient les cailloux, et un sourire illumine son visage lorsqu’une minuscule particule dorée scintille sous les reflets du soleil. Plus loin, Mariam Keita, la doyenne du groupe, veille sur tout. À seulement 18 ans, elle porte en elle l’aplomb d’une véritable meneuse. Un seau lourd de sédiments dans les mains, elle avance vers une table bancale, bricolée avec des planches usées. Là, avec une rigueur presque instinctive, elle déverse l’eau sur la terre sombre. Une vieille calebasse devient son alliée, triant sans relâche les graviers dans l’espoir d’y dénicher un éclat précieux. Ses mouvements sont vifs, comme dictés par une habitude ancrée, mais dans son regard brille une fierté discrète, presque secrète. Parfois, sa voix s’élève, ferme et bienveillante, pour guider les plus jeunes : «Secouez bien le tamis, ne laissez rien filer !». Mariam, pilier de ce petit monde, raconte leur histoire sans détour. Elle et les autres filles, souvent orphelines, viennent de foyers démunis. Pour elles, l’école est un luxe abandonné, sacrifié sur l’autel de l’orpaillage, seule voie pour apaiser la faim et survivre un jour de plus. L’air est saturé de poussière ocre qui colle à leurs vêtements élimés et teinte leurs visages en sueur. Certaines portent des robes rapiécées, d’autres des pantalons trop grands, hérités de frères absents. Une chanson s’élève soudain, entonnée par Aïssata Koité, une fillette menue de 14 ans, qui pile des morceaux de roche avec un pilon de bois. Les autres reprennent en chœur, leurs voix claires contrastant avec la rudesse du décor. C’est une mélodie simple, un hymne à leur endurance, qui rythme leurs efforts et chasse la fatigue. Au milieu de ce chaos organisé, une solidarité tacite unit ces filles. Elles échangent des regards complices, s’entraident pour porter les charges lourdes, et partagent une gourde d’eau tiède quand le soleil atteint le zénith. L’or qu’elles extraient est maigre, mais chacune rêve en secret : pour l’une, c’est une nouvelle robe, pour une autre, de quoi payer des habits de fête pour elle et ses parents, et pour une troisième, acheter des kits scolaires et puis retourner à l’école. Sur ce bout de terre aride, elles ne sont pas seulement des chercheuses d’or, mais des battantes. À l’Est du site, là où une flaque d’eau s’élargit et où les berges s’effritent en pentes abruptes, un groupe de garçons s’active sous un ciel voilé de nuages gris. La brise légère charrie une odeur de terre humide et de sueur, tandis que le cliquetis des outils contre la roche ponctue l’air. Ici, pas de filles en vue : ce coin du site, plus rude et accidenté, est leur domaine, un terrain où ils rivalisent et se défient. GROGNE SOUS L’EFFORT- Mamadou Keita, 16 ans, torse nu et muscles tendus, brandit une lourde masse pour fracasser un bloc de pierre extrait d’une cavité peu profonde. La sueur perle sur son front, et il grogne sous l’effort, chaque coup résonnant comme un défi lancé à la terre elle-même. À ses côtés, Samba Diaby, un garçon maigrelet de 14 ans, ramasse les éclats avec une pelle rouillée. Il les entasse dans un vieux bidon cabossé, ses mouvements vifs trahissant une énergie nerveuse. «Plus vite, Samba !» lance Mamadou, un sourire en coin, et le cadet réplique par une grimace moqueuse avant de redoubler d’ardeur. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée Non loin, près d’un puits qui serpente entre les rochers, Issa Diallo, 15 ans, est penché sur une batée en bois. Il fait tournoyer l’eau et le sable avec une concentration presque solennelle, ses yeux plissés scrutant les dépôts au fond. Quand une lueur dorée apparaît, il pousse un cri rauque, attirant l’attention de ses camarades. «J’en ai une !» hurle-t-il, brandissant sa trouvaille comme un trophée. Les autres s’approchent, mi-jaloux, mi-admiratifs, et une vague de taquineries éclate : «Tu as juste de la chance, attends que je trouve la mienne ! » Mais fausse alerte. C’était simplement un petit fragment d’une bille brillante aux allures d’or. «Merde s’écria Issa. Mais continuons ça viendra inshala. Dieu est grand.» Au sommet d’une petite butte, Bakary Keita, 18 ans, trône comme une sentinelle. Le plus âgé et meneur incontesté du groupe, il s’est perché sur un vieux bidon rouillé. Sous ses doigts, une pioche usée reprend vie, frottée contre une pierre plate dans un crissement régulier. Il parle peu, mais son calme impose le respect, une autorité taiseuse qui flotte dans l’air. Quand deux garçons, plus bas, se chamaillent pour un bout de terrain, il se redresse d’un coup. Un sifflement bref déchire le brouhaha, suivi d’un geste sec pour les écarter : «On bosse, pas de bagarre !» Sa voix grave claque comme un ordre, et le silence retombe, seulement percé par le tintement des outils contre la terre. En s’approchant de lui, on découvre son histoire, livrée sans filtre. Bakary n’a pas eu le choix. Dans sa famille, il est l’unique garçon, d’une grande fratrie comprenant 7 sœurs, dont trois souffrent de déficience mentale. «Le seul espoir», dit-il, les épaules lourdes de ce rôle qu’il n’a pas demandé. Avec ses amis, il a tout laissé tomber, les bancs d’école, les rêves d’enfant pour plonger dans l’orpaillage. Ensemble, ils grattent la terre, jour après jour, portés par l’espoir d’une vie un peu moins rude. Leurs vêtements sont tachés de boue, leurs sandales usées laissent voir des pieds noirs de crasse. Certains portent des casquettes déchirées pour se protéger du soleil, d’autres ont noué des bouts de tissu autour de leur tête. Entre deux efforts, ils échangent des blagues ou se lancent des défis : qui cassera le plus gros rocher, qui trouvera la plus belle pépite avant la fin de la journée. Une camaraderie bruyante les lie, faite de rivalités amicales et de coups d’épaule complices. Sous leurs airs bravaches, une tension flotte pourtant. Chaque éclat d’or arraché à la terre représente un peu d’argent pour leurs familles, un repas de plus ou une dette évitée. Ils travaillent dur, les mains écorchées et le dos courbé, mais dans leurs rires et leurs provocations percent une vitalité brute, celle de gamins qui refusent de plier face à la misère. Sur cette parcelle du site, ils ne cherchent pas seulement de l’or, ils forgent leur fierté, un coup de pioche à la fois. Envoyé spécial Amara Ben Yaya TRAORÉ

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