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La Banque mondiale au secours d’EDM

La Banque mondiale va « immédiatement » mettre ce montant à disposition du Mali pour, à en croire le ministère de l’Économie et des Finances, améliorer la fourniture d’énergie. Il s’agit d’un prêt pour soulager les souffrances des Maliens confrontés à d’incessantes coupures de courant. Mais la pilule aura du mal à passer, ce qui veut dire que la mission de la Banque Mondiale qui séjourne au Mali jusqu’au 26 avril aura fort à faire pour convaincre les Maliens. La question est de savoir s’il est interdit au Mali de se fournir en carburant auprès du Niger qui le propose à moindre coût.

Pour l’instant, personne ne sait si le gouvernement fera autre chose avec la proposition de la Banque Mondiale, surtout qu’il peut acheter du carburant à un prix assez bas dans l’espace économique qu’il est en train de mettre en place avec le Niger et le Burkina Faso. Selon les autorités, l’argent permettra à Energie du Mali SA de faire face aux achats de carburants ou d’énergie à partir des pays de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs). C’est là que se trouve le scandale, selon certains.

Il s’agit de fournir le Mali à partir de clients qui proposent du carburant cher, puisqu’aucun pays membre de l’Omvs ne dispose d’une raffinerie de pétrole sur son sol. Par contre, l’argent peut servir à renforcer les barrages hydroélectriques de l’espace Omvs. Par exemple, l’interconnexion entre le Mali et la Guinée où se trouve l’imposant barrage de Fomi peut être financée avec cet argent. On sait que la Guinée Conakry aussi est confrontée cette année à des coupures de courant au même titre que le Mali.

Dans son communiqué à l’issue de la visite, le ministère de l’Economie informe que la Banque Mondiale veut également accompagner le Mali dans le cadre d’autres projets importants dont la réalisation d’infrastructures photovoltaïques pour charger le mix énergétique. Les gens ne sont pas contre la coopération avec la Banque Mondiale, mais ils dénoncent les aspects injustes de certains prêts. Le ministre Sanou a profité de la main tendue de la Banque Mondiale pour « relancer la question du financement partiel de la route Sévaré-Gao (RN-16) ».

Des discussions ont aussi porté sur d’autres secteurs d’activités notamment l’agriculture et le secteur privé. Le ministre a échangé avec le directeur-adjoint du FMI et le directeur Afrique.  Les échanges ont porté sur l’octroi d’une Facilité de Crédit rapide (FCR) au Mali et la réalisation d’une consultation au titre de l’article 4 des statuts du FMI. Le crédit demandé (entre 90 à 100 millions de dollars) va « permettre à l’Etat du Mali de faire face aux dépenses nécessaires pour le retour de l’Etat dans le centre et dans le nord pour la reconstruction des écoles, des centres de santé, les kits alimentaires et d’urgence pour les familles de retour », a expliqué le ministre Sanou.

Siriki KONE

L’Alerte

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