Réunis, hier dimanche, au siège de l’Alliance pour le Démocratie au Mali (ADEMA-PASJ), près d’une quarantaine de partis politiques et d’organisations de la société ont apposé une signature sur une déclaration demandant aux autorités de la transition l’organisation de la présidentielle dans les meilleurs.
Après quatre ans de transition, équivalent à un mandat sous d’autres cieux, les autorités maliennes peinent à organiser des élections pouvant permettre un retour à l’ordre constitutionnel. Cette manque de volonté des autorités d’aller aux élections agace la classe politique et certaines organisations de la société civile qui, réunies le week-end à Bamako, ont signé une déclaration commune demandant l’organisation des élections dans les meilleurs délais. « Nous, Partis politiques, regroupements politiques et d’organisations de la Société civile, réunis ce jour 31 mars 2024, demandons aux Autorités en place, au regard du vide juridique et institutionnel ainsi provoqué, de créer les conditions d’une concertation rapide et inclusive, pour la mise en place d’une architecture institutionnelle, à l’effet d’organiser, dans les meilleurs délais l’élection présidentielle », ont –ils demandé dans cette déclaration commune signée au siège l’ADEMA-PASJ.
En décidant ainsi, les signataires de la déclaration annoncent qu’ils utiliseront toutes « les voies légales et légitimes » pour que le pays renoue avec un ordre constitutionnel normal. La décision a été prise de mettre en place un Comité de suivi de cette initiative jusqu’à ce que les autorités organisent les élections. «Nous sommes obligés de réunir les forces pour un retour l’ordre constitutionnel », a déclaré Issa Kaou Djim, membre signataire de cette déclaration.
Après deux prolongations, la transition politique entamée au lendemain de la chute du régime de feu Ibrahima Boubacar Keïta a pris fin le mardi 26 mars 2024, conformément à l’article 22 de la loi n°2022-001 du 25 février 2022 révisant la Charte de la Transition. C’est le décret n°2022-0335/ PT-RM du 06 juin 2022 signé par le président de transition, le colonel Assimi Goïta, qui avait décidé de façon unilatérale la prolongation du délai de la Transition à deux ans.
Ce délai dépassé depuis le 24 mars passé, les autorités peinent à prendre une décision plongeant le pays dans un vide juridique et constitutionnel. « Nous voulons des élections pendant les 8 prochains mois afin que le nouveau président du Mali issu des urnes soit investi à partir de 2025 », a déclaré le président du parti PS-Yeleen Kura, Amadou Goïta. Malgré cette pression de la classe politique, l’exécutif reste sourd.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net