Après la suspension de ses activités, le gouvernement de transition vient de procéder à la dissolution de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM). C’est l’une des principales annonces du Conseil des ministres tenu, ce mercredi, à Koulouba. Il est reproché à l’association estudiantine d’être responsable de violences et affrontements en milieu scolaire et universitaire.
Exit l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM). Le gouvernement a procédé à sa dissolution au cours du Conseil des ministres tenu, ce mercredi, à Koulouba. La dissolution de ce symbole de la démocratie au Mali intervient quelques semaines après la suspension immédiate de ses activités par les autorités de la transition. En effet, à la suite du renouvellement de ses instances, les affrontements entre clans rivaux ont entraîné la mort, le 28 février, d’un étudiant de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FSEG).
Un mort, sans doute, de trop aux yeux de l’Exécutif, et qui du reste est loin d’être un cas isolé. C’était déjà le cas en 2017 et 2018. C’est au regard de ces faits suffisamment graves que le gouvernement, s’appuyant sur les dispositions de la Loi n°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations, a décidé de dissoudre l’AEEM. “Cette dissolution contribue à la réalisation de l’une des recommandations des Assises Nationales de la Refondation : « Pacifier l’espace scolaire et universitaire pour en faire un lieu d’acquisition de savoirs et de connaissances et non de vandalisme et d’agressions permanentes »”, détaille le communiqué du Conseil des ministres.
Créée pour défendre les intérêts des élèves et étudiants du Mali, l’AEEM, selon le gouvernement, ne défend plus les nobles causes de ses militants conformément à ses objectifs. “Elle a été plusieurs fois accusée d’être responsable de violences et affrontements dans le milieu scolaire et universitaire, caractérisés par de nombreux accrochages à main armée entre les différents clans de ladite association”, informe le communiqué du Conseil des ministres.
Selon l’Exécutif, les agissements de l’AEEM sèment des troubles au sein de l’espace scolaire et universitaire et provoquent des perturbations des cours, des assassinats, des meurtres et des destructions de biens publics et privés par des manifestations violentes de rue et des ports illégaux d’armes.
Pour le moment, même si la décision est saluée par de nombreux internautes maliens, les principaux concernés n’ont pas encore réagi. Toutefois, selon les résolutions du 29è congrès de l’Association, tenue en mars 2021, dont maliweb.net s’est procuré une copie, l’AEEM ne peut être dissoute que par la majorité des ¾ du congrès convoqué expressément à cet effet.
Il est à noter que la dissolution de l’AEEM par le gouvernement intervient dans un contexte marqué par les dissolutions du parti PSDA, de l’Association Karoual Renouveau International, de la Coordination des Mouvements et Associations de Soutien à l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS) et de la plainte introduite devant la justice par le contentieux de l’État contre le parti SADI, dirigé par l’ancien dirigeant estudiantin, Oumar Mariko, aujourd’hui en exil.
Abdrahamane SISSOKO/ maliweb.net