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Pour éviter la dissolution de l’AEEM

Des anciens secrétaires généraux de l’AEEM-FMOS/FAPH proposent des solutions au gouvernement

Suite à la suspension des activités de l’AEEM (Association des Elèves et Etudiants du Mali) sur l’espace Universitaire jusqu’à nouvel ordre par les autorités, après les violences sur le campus de Badalabougou avec des armes létales qui ont occasionné  mort d’homme et des blessés graves, des anciens secrétaires généraux de l’AEEM de la FMOS/FAPH notamment Dr Gouro Soumaila CISSÉ,                                                Dr Baba Alpha Oumar WANGARA, Dr Paul DEMBELE, Dr Doua SISSOKO, Dr Almamy Ismaïla GOITA, Dr Sylvestre TOGO, ont crée un cadre de réflexion pour adresser au Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique,  un plaidoyer pour la reforme et la préservation de l’AEEM.

Monsieur le Ministre, dit d’entrée la lettre ouverte, nous avons l’honneur de vous adresser cette correspondance en tant qu’anciens Secrétaires Généraux de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) profondément investis dans les questions cruciales de l’éducation au Mali. Récemment, vous avez décidé de suspendre les activités de l’AEEM dans l’espace universitaire en réponse aux actes de violence avec des armes létales qui se sont produits le 28 février 2024 sur le campus universitaire de Badalabougou.

En effet, ajoute le note, à l’instar de la plupart des associations et des centrales syndicales au Mali, l’AEEM connaît des difficultés majeures dans son fonctionnement. Les causes sont multiples et les responsabilités se situent à plusieurs niveaux. Nous notons entre autres : la méthode de désignation des responsables (le mode de scrutin) qui ne se base pas sur les principes de transparence, ni sur des critères d’éligibilité mettant en avant la moralité, le parcours scolaire et universitaire ainsi le degré de responsabilité des candidats ; le manque de redevabilité des instances dirigeantes qui souvent pensent se suffire à elles-mêmes et croient ne devoir rendre compte à personne même aux élèves et étudiants qu’elles sont censées représentés ;  le mode de financement de l’association qui, au lieu des cotisations des élèves et étudiants comme le prévoient les textes, les sources de financement sont tout autre, contribuant ainsi à pervertir la mission première de l’AEEM ; l’ingérence de la politique dans les affaires de l’AEEM, déviant celle-ci de sa mission de défendre les intérêts matériels et moraux des élèves et étudiants au profit de l’argent et du pouvoir ; la démission collective de la société envers l’éducation dont L’AEEM est le reflet.

Selon les anciens secrétaires généraux de l’AEEM  de la FMOS/FAPH,  la solution pour endiguer la violence dans l’espace scolaire et universitaire passe par la restructuration et  les réformes au sein de l’AEEM.

En la matière, expliquent-ils dans la lettre ouverte, la Faculté de Médecine et d’Odonto-Stomatologie et la Faculté de Pharmacie ont su créer les conditions de se munir d’une AEEM structurée, responsable et soutenue par l’ensemble des étudiants. Depuis 1997, l’AEEM au sein de ces deux facultés, s’impose un mode de désignation des leaders à travers des élections par bulletin secret avec une commission électorale mise en place par les étudiants eux-mêmes, constituées par la communauté religieuse (musulmane et chrétienne). En plus, les candidats ont l’obligation de défendre leurs projets lors des débats de face à face pour mieux orienter les étudiants dans leurs choix.

Ceci vaut pour le choix des responsables de classe. Ainsi, les élections ne souffrent d’aucune contestation, tant elles sont transparentes et participatives. Ce modèle mérite d’être mis à échelle au niveau national pour considérablement réduire la violence engendrée lors de la mise en place des comités AEEM et du Bureau de Coordination.

Selon eux, afin de restaurer la respectabilité et la responsabilité de l’AEEM, il est nécessaire de :  Opérationnaliser immédiatement la police universitaire. Il est inacceptable que des armes circulent dans l’espace universitaire et scolaire encore moins des armes à feu. Ils suggèrent aussi de travailler sur une nouvelle vision de l’AEEM, une vision partagée qui reflète les aspirations des élèves et étudiants. Dans cette vision, il faudrait prendre en compte des objectifs clairs en termes de représentation, de transparence, de leadership et de contribution à la société. La vision devrait se décliner en plan stratégique standard qui pourrait être adapté au contexte des localités.  Les anciens leaders estudiantins des facultés de médecine et de pharmacie, proposent également de définir clairement des méthodes de désignation des représentants des élèves et étudiants dans la constitution des comités AEEM de la base au sommet. Une méthode d’élection participative, transparente et libre. La méthode de l’école de médecine peut constituer une base : des listes actualisées des classes comme liste électorale ; des cartes d’élèves et d’étudiants comme cartes d’électeur ; une journée d’élection en accord avec l’administration universitaire ; une commission électorale indépendante avec un cahier de charge, constituée des responsables de classe, des représentants des communautés non-nationales, des associations religieuses, et des représentants des candidats. Si nécessaire un dispositif sécuritaire pour accompagner le processus dans ses débuts.

Ils préconisent de mettre en place un mécanisme de financement autonome de l’AEEM. Ceci passera par un travail de sensibilisation des élèves et étudiants pour une appropriation de l’association qui est la leur et qui relève de leur responsabilité de financer le plan stratégique. Le financement de l’AEEM ne doit pas reposer que sur l’Etat. C’est une question d’indépendance et d’autonomie. Par exemple à la FMOS/FAPH, l’AEEM a réussi à exécuter des projets de construction de complexes sportifs et de loisirs, de banquettes et de plantation d’arbres avec un financement mixte (partenaires non-gouvernementaux, cotisations des étudiants et des enseignants et apport matériel et humain) ; de mettre en place une gestion financière responsable et transparente avec un audit externe. Ceci pour garantir une utilisation judicieuse et efficace des ressources générées par le mécanisme de financement. Pour des questions de redevabilité, un bilan financier trimestriel est à prévoir qui sera communiqué aux élèves et aux étudiants par niveau. ; de mettre en place un système de communication transparente au sein de l’AEEM. Ceci pour permettre à tous les membres d’être informés des décisions prises, des activités en cours et des projets futurs. Les réseaux sociaux et les sites internet peuvent être mis à profit ; de mettre en place des cadres de collaboration étroite avec l’administration universitaire. Les élèves et étudiants constituent une des parties prenantes importante du système et doivent être impliqués à certains niveaux à la gestion administrative à travers des représentants. Ceci permettra de partager avec eux les difficultés et des contraintes auxquelles les établissements sont confrontés et dégager avec eux les pistes de solutions pour faire face aux défis. Cela sera une manière de les responsabiliser et d’anticiper et prévenir les débrayages ; de fsavoriser un engagement civique de l’AEEM. Les membres de l’association doivent s’impliquer activement dans des initiatives civiques, sociales et éducatives au sein de la communauté. Toute chose qui renforcera la culture de responsabilité sociale.

Pour conclure, ils ont déclaré, « Monsieur le Ministre, ‘université est un sanctuaire où se forge la future élite qui contribuera au développement de notre nation. Une Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) structurée représente un précieux atout non seulement pour nos dirigeants, les parents d’élèves, et l’administration éducative, mais également pour les élèves et étudiants eux-mêmes. Elle se révèle être un moyen efficace de canaliser les messages, établissant ainsi un dialogue constructif entre les élèves, les étudiants et l’administration universitaire. Elle pourra jouer un rôle essentiel en agissant comme un interlocuteur crédible entre la communauté étudiante et les instances administratives. Nous devons ensemble, travailler et faire de l’AEEM une plateforme propice à l’émergence d’une jeunesse responsable et citoyenne. Cette jeunesse engagée qui va constituer le fondement d’un capital humain de qualité, essentiel au développement durable de toute nation. Pour notre part, nous nous tenons prêts à apporter notre contribution dans une commission de travail bénévole auprès de votre département avec l’implication des membres de l’AEEM et des anciens de l’AMSUNEEM et de l’AEEM. Nous vous remercions sincèrement de l’attention que vous porterez à cette lettre et restons à votre disposition pour une discussion approfondie sur ce sujet ».

SOURCE:

IBN

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