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Du rififi au conseil malien des chargeurs (CMC) : Madina s’oppose aux dépensesde prestige de Bakissima

Plus de 250 millions F CFA pour les missions en 2023

Le torchon brûle pour ne pas dire que rien ne va de nos jours entre le président du Conseil malien des chargeurs (CMC), Bakissima Sylla, et son ministre de tutelle Mme Dembélé Madina Sissoko. Conséquence : la cheffe du département des Transports et des Infrastructures aurait opposé un niet catégorique à plusieurs projets du Conseil et la structure serait de nos jours plongée dans une léthargie qui ne dit pas son nom.

Des sources crédibles proches des deux responsables notamment la ministre Madina Sissoko et le président du CMC, Bakissima Sylla, rapportent que dès sa nomination, la ministre Madina a voulu voir clair dans le fonctionnement du Conseil et ce qu’elle a découvert n’est guère reluisant.

Ainsi, il ressort des investigations que le Conseil malien des chargeurs s’est offert un siège flambant à l’ACI-2000. Si l’acquisition de ce joyau architectural a été saluée par le monde des affaires, l’idée d’une telle opération est suspecte. Et pour cause, les mêmes sources persistent que le CMC, au lieu de construire sa propre parcelle située aussi dans la même zone de l’ACI en face de la Cour constitutionnelle, s’est plutôt endettée auprès d’une banque de la place à hauteur d’un milliard de F CFA et s’acheter un bâtiment non loin de son propre terrain.

La question que les observateurs ne cessent de se poser est de savoir pourquoi le bureau de Babalaye Daou a refusé de construire l’immense parcelle qui allait  leur revenir moins cher que d’acheter un immeuble de plusieurs étages à crédit et clé en main ? A propos de l’actuel président, Bakissima Sylla, nos sources de poursuivre qu’il n’a jamais été en odeur de sainteté avec son ministre de tutelle Mme Dembélé Madina Sissoko depuis son élection. “Les visions des deux responsables sont diamétralement opposées. Pour la ministre, le bureau devrait investir dans des projets structurants notamment construire des sièges au niveau des régions, des ports secs, des aires de repos pour les camions mais au lieu de cela le président est plutôt préoccupé par ses dépenses de prestiges et de conforts”, rapporte une source bien introduite au niveau du département mais aussi au CMC. Pour appuyer ses propos notre interlocuteur de citer certains faits qui ont surtout contribué à détériorer la situation entre les deux personnalités.

Bouderies

“Après son élection, le président Bakissima Sylla a voulu acheter 5 véhicules. La ministre a refusé et demandé de réduire de 1 à 2. Aussi, après avoir épongé les 150 millions de F CFA du chapitre du budget 2023 destiné aux misions, l’actuel Bureau aurait pioché 100 millions dans un autre chapitre pour les voyages avec peu de résultat, ce qui fait que pour l’année 2023, ce sont plus de 250 millions F CFA qui ont été consacrés aux déplacements à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ce avec peu de résultats”, regrette notre interlocuteur qui trouve que le fait que les 100 millions F CFA soient pris dans un autre chapitre peut être considéré du point de vue comptable comme un détournement.

D’ailleurs, c’est la sortie  des 100 millions F CFA supplémentaires qui a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase entre les deux responsables qui s’adressent à peine la parole, selon nos investigations. Aussi, la ministre aurait également refusé que le président Sylla étoffe son bureau de nouveaux membres dont des conseillers spéciaux et un attaché avec pour arguments de créer des dépenses supplémentaires.

“Aujourd’hui au niveau du Conseil, la ministre Madina a deux interlocuteurs : le 1er vice-président Jean Dakouo et le trésorier Bourama Mounkoro”, ajoute la même source avant de poursuivre que l’atmosphère serait aussi électrique entre le comptable du CMC et le président Bakissima Sylla.

Du côté du CMC, certains responsables n’arrivent toujours pas aussi à comprendre cette attitude de la ministre de bloquer toute initiative venant du bureau de Bakissima Sylla. Aussi toujours au Conseil, ces mêmes responsables digèrent mal, le fait que le département a mis la main sur l’une des principales sources de revenus de la structure, à savoir le fonds de redevance maritime qui est désormais géré par un comité ad-hoc.

En tout cas, il ressort que cette animosité entre la ministre Madina et le président du CMC est en train de porter un coup dure à la bonne marche de la boite, ce qui fait que de nos jours même le budget 2024 est toujours dans les tiroirs du département des Transports et des Infrastructures et certains au ministère pensent déjà à la mise en place d’une administration provisoire pour gérer la structure qui génère des milliards de F CFA par an.

Affaire à suivre…                                                                     

Kassoum Théra

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