Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur dit avoir été informé du décès d’Alpha Yéro Tounkara à Saint-Louis, tout en niant toute responsabilité des forces de sécurité, ces dernières n’étant selon lui “pas intervenues” pour maintenir l’ordre sur le campus où le décès du jeune homme de 22 ans est survenu.
“Le coeur de tous les démocrates saigne après ces affrontements provoqués par la suspension injustifiée du processus électoral”, a déclaré le chef de file l’opposition, Khalifa Sall, qui a qualifié les récents événements de “coup d’Etat institutionnel”
A Dakar, les forces de l’ordre sénégalaises ont eu recours à des grenades lacrymogènes et assourdissantes et tiré ce qui semblait être des balles en caoutchouc pour disperser des centaines de manifestants très remontés, a constaté un journaliste de Reuters.
Certains manifestants brandissaient des drapeaux sénégalais, tandis que d’autres scandaient “Macky Sall est un dictateur”.
“Nous sommes prêts à donner notre vie pour que le peuple soit libéré, pour que le Sénégal se débarrasse de Macky Sall”, a déclaré un manifestant qui se tenait près d’une pile de pneus enflammés.
Des affrontements ont également opposé police et manifestants dans d’autres villes du Sénégal, notamment à Touba, dans le centre du pays, à Thiès, à l’est de Dakar, à Richard Toll, dans le nord du pays, et à Kolda, dans le sud, selon des habitants et des messages diffusés sur les réseaux sociaux.
Macky Sall, qui s’est engagé à ne pas briguer un troisième mandat lors du scrutin, a justifié son report par des différends sur des candidatures et des accusations de corruption présumée à l’encontre de deux membres du Conseil constitutionnel.
(Avec la contribution de Diadie Ba, rédigé par Nellie Peyton et Alessandra Prentice; version française Camille Raynaud et Tangi Salaün)