Dans un communiqué publié hier mardi, le président de la commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a proposé sa médiation pour renouer le dialogue entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest et les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel, qui ont notifié au secrétariat de la commission de l’organisation ouest africaine leur retrait.
Le tchadien Moussa Faki Mahamat, à la tête de la commission de l’Union Africaine, veut impérativement éviter la scission en cours au sein de la CEDEAO. Alors qu’elle n’ait pas encore été officiellement saisie l’Union Africaine a exprimé déjà son profond regret suite à l’annonce du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO. Avant d’annoncer son entière disponibilité à apporter tout le concours en son pouvoir pour le succès logique du « dialogue fraternel ». L’UA prône un dialogue à l’africaine loin de toutes interférences extérieures d’où qu’elles viennent. C’est pourquoi, dans son communiqué, l’Union africaine a engagé les leaders régionaux à intensifier le dialogue entre le leadership de la CEDEAO et les trois pays qui ont déposés chacun une notification de retrait de la communauté ouest africaine. « Nous appelons à la conjugaison de tous les efforts pour que l’unité irremplaçable de la CEDEAO soit préservée et la solidarité africaine renforcée », a appelé le communiqué de l’UA.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont matérialisé leur communiqué commun de retrait de la CEDEAO en déposant tous au secrétariat exécutif une « notification de retrait ». « La présente communication vaut une notification formelle de cette décision à la commission de la CEDEAO, autorité dépositaire et pour l’information des Etats membres de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’organisation des Nations Unies et de toutes les organisations pertinentes », peut –on lire dans les différentes notifications adressées au secrétariat exécutif de la CEDEAO.
Dans un communiqué publié lundi par le ministère fédéral des Affaires étrangères, le Nigeria a officiellement réagi à la décision annoncée le dimanche 28 janvier par le Niger, le Burkina et le Mali de se retirer de la CEDEAO. Les autorités nigérianes ont regretté cette décision en accusant des dirigeants militaires de ces trois pays qui refusent à leur peuple le droit souverain de faire des choix fondamentaux concernant les libertés de circuler, de commercer et d’élire ses propres dirigeants. La République fédérale, qui dit se tenir aux côtés de la CEDEAO, dont elle est membre fondateur, a également tendu la main à tous les membres de l’organisation afin de résoudre les difficultés rencontrées. Avant cette décision, c’est le Président Bola Tinubu avait accusé la création de “l’Alliance des Etats du Sahel’’ ‘’d’organisation fantôme’’ destinée à détourner l’attention de la quête mutuelle de la CEDEAO de démocratie et de bonne gouvernance”.
Pour rappel, les trois pays membres de l’Alliance des Etats du sahel ont reproché, le dimanche dernier, à la CEDEAO de s’être laissée influencer par les puissances étrangères tout en trahissant ses principes fondateurs. « La CEDEAO est devenue une menace pour ses Etats membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur », ont –ils accusé, ajoutant que l’organisation n’a pas porté assistance à leurs Etats dans le cadre de notre lutte existentielle contre le terrorisme et l’insécurité. Pire, selon eux, elle a adopté « une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ». Des sanctions qui, selon eux, ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposée par des hordes terroristes instrumentalisés et téléguidées.
Siaka DIAMOUTE NE/Maliweb.net