Pendant que le nombre de mort due à la dengue augmente au Mali, des centres de santé de référence sont en rupture de TDR dengue.
A ce jour, le tableau clinique épidémiologique de la dengue au Mali fait état d’une dizaine de décès. Maladie virale dont le principal vecteur de transmission est le moustique tigre, la dengue sévit notamment à Bamako, dans plusieurs quartiers des 6 Communes.
Afin de diagnostiquer la maladie pour assurer un traitement rapide aux malades, il a été mis à la disposition des centres de santé de référence (CSref) des tests diagnostiques rapides (TDR) dengue. Dans la pratique, ces TDR sont utilisés dans les lieux où il n’y a pas de laboratoire spécialisé, et directement à l’endroit où le patient est pris en charge.
A l’apparition de la maladie à Bamako, plusieurs cas suspects de malade de dengue ont été confirmés ou infirmés dans des CSref avec les TDR dengue. Un Médecin-chef d’un CSREF de la rive gauche de Bamako, explique que dans son aire sanitaire tous les cas qui faisaient penser à la dengue étaient immédiatement pris en charge ».
Même constat dans un second centre de référence de la rive droite que nous avons visité. Pour ce dernier CSREF, le médecin en charge n’a pas voulu s’entretenir avec nous. Mais d’autres sources y confirment une rupture de TDR dengue. Notre interlocuteur poursuit que « les TDR dengue venaient à compte-goutte. Nous faisions les tests en fonction de la disponibilité ». Comme pour le premier CSref, ici, les cas suspects sont conduits également dans les hôpitaux.
Voilà la triste réalité de la prise en charge des « malades » de dengue dans certains CSref de Bamako. Comparaison n’est pas raison. Pendant ce temps, en côte d’Ivoire, les autorités ont instruit aux structures de santé le couplage des TDR paludisme/dengue. Au Burkina Faso, ledit test est désormais gratuit à travers le pays. Pendant ce temps, au Mali ou du moins à Bamako, il y a rupture de stocks dans les CSREF.
Les conseils d’un spécialiste
Afin d’adresser au mieux la question de cette maladie et de freiner sa propagation, un spécialiste de la maladie suggère aux autorités sanitaires de déployer une stratégie sur le terrain. A ses dires, en plus de la pulvérisation aérospatiale, le gouvernement doit engager une sensibilisation accrue à l’endroit des populations.
Contrairement à l’anophèle, vecteur du paludisme qui pique pendant la nuit, le moustique tigre lui, pique en journée. Dans l’optique de se prémunir contre cette maladie virale, le médecin estime que « la sensibilisation doit aller dans le sens de l’assainissement du cadre de vie. A savoir : vider les retenues d’eau, assécher les eaux stagnantes, éviter de garder non couverts les récipients contenant de l’eau, se débarrasser des objets usagers qui favorisent la présence et la reproduction des moustiques, changer tous les deux à trois jours l’eau des pots de fleurs, désherber les alentours des maisons, surtout éviter les plantations de bananiers en agglomération ou tout autre arbre à feuilles. Mais surtout éviter l’automédication en cas d’apparition des signes de la maladie.
Les signes suspects de la dengue sont entre autres une fièvre brutale, des maux de tête, des douleurs abdominales, des vomissements, une fatigue intense et des douleurs musculaires.
Oumou Touré
Source : Arc en Ciel