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Gros soupçon de corruption à la Maison du Hadj : Le Collectif des agences pour le respect du cahier charge interpelle.

C’est au moment où les autorités de la transition se battent pour que des pratiques qui ont pignon sur rue sous les régimes précédents puissent être bannies et laissées place à la gestion orthodoxe des affaires du pays, que certains cadres véreux continuent leurs sales besognes. La Maison du Hadj, qui a pour mission d’assurer l’organisation et la gestion du pèlerinage aux lieux saints de l’islam, est aujourd’hui soupçonné d’avoir enfreint aux principes qui régissent cette bonne organisation, en foulant non seulement les critères contenus dans le cahier de charge, mais aussi et surtout en discriminant certaines agences de voyages, si elles ne sont pas simplement sous traitées. Il y a une certaine omerta des membres de la commission autour de la gestion des pèlerins, pour preuve, le nombre à répartir est en deçà du nombre exact réparti entre les agences. C’est pourquoi Un Collectif des agences pour le respect du cahier de charge a été mis en place pour défendre les intérêts des agences injustement écartées comme celles privées du quota normal autorisé. Les autorités de la transition vont-elles sévir contre les cadres indélicats qui se rendront coupables de corruption ou de peau de vin ? Le ministre du culte et des affaires religieuse est-il complice ?

Pour le coordinateur du collectif des agences pour le respect du cahier de charge, Adama Sogodogo, les agences de voyage ont été soumises à des règles draconiennes, à travers des critères définis dans un cahier charge. Ces critères qui doivent permettre à chaque agence de voyage d’être retenue comprennent : Une preuve de non endettement auprès des autorités saoudiennes, délivrée par la Maison du Hadj, une pièce d’identité nationale, du promoteur ou du représentant légal en cours de validité, un casier judiciaire du promoteur, ou du représentant légal datant de moins de trois mois, un certificat de Nationalité malienne, une copie du registre de commerce, une copie certifiée conforme de l’agrément de l’agence de voyage datant d’au moins 5 ans à la date de dépôt du dossier. Cette disposition ne concerne que les agences créées après la signature du présent cahier de charges. Une copie certifiée conforme de l’agrément IATA, International Air Transport Association.

Un contrat de bail ou un titre de propriété de l’agence, un quitus fiscal de l’année en cours de l’agence  de voyage avec reçu de versement de la patente ; une attestation de paiement des cotisations de l’INPS du trimestre en cours, une attestation à jour de versement de la contribution des pèlerins au titre du pèlerinage précédent, délivrée par le Directeur Général de la Maison du Hadj, un contrat d’Assurance couvrant les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile professionnelle, un engagement de souscription au cahier de charge élaboré par le ministère en charge des Affaires religieuses et du culte.

Ces critères draconiens n’avaient d’autre  but que  d’éliminer certaines agences et retenir d’autres. Là où le bât blesse c’est la répartition du nombre de pèlerins entre les agences qui ont répondu aux critères de sélection. Alors que l’article 5 du cahier de charge définit clairement la répartition  des pèlerins par quota à chaque agence qui est de 20 pour le plancher et 600 pour le plafond. Mais à la surprise générale des agences ce quota n’a pas été respecté et que certaines agences se sont retrouvées avec moins de 15 pèlerins, d’autres 12.

En effet sur un total 13323 pèlerins à repartir entre 330 agences de voyage la commission de suivi- évaluation des agences de pèlerinage n’a reparti en réalité que 11323. Il est resté 200 pèlerins. Ces 200 pelerins n’ont non seulement pas été répartis entre les agences malgré que leurs quotas n’ont  pas été respectés, mais aussi et surtout ils auraient été donnés à des agences qui ne figurent pas sur la liste qui a été retenue. N’y a-t-il pas une odeur de magouille ?  Le Hic est que les membres de la commission ont attendu la veille de leur départ à la Mecque pour publier la liste des agences bénéficiaires et leurs quotas, histoire d’éviter des réclamations et autres récriminations. C’est après la frauduleuse publication de la liste que le collectif des agences  victimes d’injustice a été créé. Ce collectif  est composé de 70 agences avec comme coordinateur Adama Sogodogo. L’objectif recherché est non seulement de mettre les agences injustement éliminées ou qui ont été privées de leur quota, dans leurs droits, en respectant seulement le cahier de charges, mais aussi en punissant les auteurs de telle forfaiture.

En somme, si le Mali Koura tant vanté par nos autorités n’est pas un leurre, les auteurs d’une telle pratique doivent subir la rigueur de la loi. Le Collectif des agences pour le respect du cahier de charges interpelle le ministre des affaires religieuses et du Culte, le Premier ministre et même le Président de la Transition pour qu’une enquête diligente puisse être menée afin de trouver les coupables et de les punir conformément à la législation malienne, car la corruption est un crime. Affaire à suivre.

Youssouf Sissoko

Source: L’Alternance

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