« Notre espoir commun d’une démocratie rénovée, ainsi que d’un État mieux organisé et à la hauteur des défis nationaux et internationaux, repose sur cet avant-projet de Constitution qui vient de m’être remis », avait déclaré le Colonel Goïta et ce, après avoir reçu le document de la nouvelle constitution contestée. Pour une éventuelle dissuasion des uns et des autres, le Colonel Assimi entame ce lundi, une série de rencontres avec les forces vives de la nation pour encore essayer de donner une autre chance à l’inclusivité au projet.
Ce n’est pas une première tentative de révision ou de renouvellement de la constitution de 1992. Par volonté politique, les différents chefs d’États, ayant tentés de le faire ont tous connu, d’échecs tant dans le fond que dans la forme. Pour rappel, la Constitution est une loi fondamentale qui fixe l’organisation et le fonctionnement d’un État souverain d’autant que le respect des textes qui y afférant dépendrait sans doute, à la survie des acquis démocratiques et à la stabilité des institutions contre des dérapages militaires et d’autres formes de destitution des régimes issus de vote.
En effet, même si l’élaboration d’une nouvelle constitution serait une volonté exprimée lors des assises nationales tenues en 2021, son adoption ne devrait être matérialisée sans évaluer si possible, son caractère d’inclusivité et participatif. Par ailleurs, selon une donnée largement soutenue par le ministère de l’Administration territoriale, environ 75% auraient opté pour l’élaboration d’une nouvelle constitution, contre 25% favorables à une révision constitutionnelle.
De même, pour les observateurs politiques, le ministre de tutelle aurait du mal à faire adhérer à ce projet, toutes les forces vives de la nation. Toute chose qui motiverait le président de la transition Assimi Goïta à s’impliquer afin que le oui remporte lors du référendum, lequel, était initialement prévu pour ce mois de mars avant d’être reporté sine die. Depuis la remise du document final au président de la transition, la laïcité fait grincer des dents et certaines forces politiques voire religieuses se sont désolidarisées dudit projet et appellent le Chef de l’Etat à renoncer.
Se faisant, elles évoquent “l’illégitimité” des tenants actuels du pouvoir à procéder à ces réformes d’autant que leurs démarches seraient suivies par la classe ouvrière. Enfin, devant ce rejet manifeste, les autorités de la transition semblent avoir atteint un point de non-retour face aux enjeux politiques et institutionnels de l’heure. Et il n’est pas probable que ces décideurs puissent abandonner à mi-chemin, à ce projet, sensé doter le Mali d’une nouvelle constitution plus participative, démocratique et inclusive.
Yacouba COULIBALY
Source: L’Alternance
Adoption d’une nouvelle constitution : Assimi va-t-il réussir son pari ?