Ils organisent des rencontres d’échanges avec les écrivains sur leurs œuvres. Ces exercices pédagogiques apportent énormément en termes de savoirs, de connaissances, donc de culture générale.
Pour citer Claude Chirac qui reprenait à son compte une citation de son défunt père de président Jacques Chirac : «la culture c’est comme de la confiture, plus on en a, plus on l’étale». Il est donc unanimement admis que la culture générale passe par la lecture. L’ancien président sud-africain, feu Nelson Mandela, corrobore. «Une nation qui lit est une nation qui gagne». Cela atteste de l’importance de la lecture.
Malheureusement, la lecture n’est pas la chose la mieux partagée dans notre pays. Certains de nos compatriotes expliquent par boutade que si tu veux cacher quelque chose aux Maliens, il faut le mettre dans un livre. En tout cas la génération actuelle (dans la grande majorité) ne porte pas un grand intérêt à la lecture. Cela se ressent même sur la qualité de nos ressources humaines.
Pour inverser la tendance, des associations ou clubs de lecture ont été créés à Bamako pour promouvoir la lecture et les écrivains. Ce jour de juin à la médiathèque section jeunesse de la Bibliothèque nationale, le Club des lecteurs et jeunesse malienne en marche (JMA-MA), dirigé par Modibo Touré, recevait le jeune écrivain Modibo Ibrahima Kanfo.
Cette plume prometteuse parlait du contenu de son nouveau livre intitulé : «Devoir de changement» qui traite la guerre, du patriotisme, de l’amour, du sourire et de la crise politique, entre autres. Il explique sa passion de lire et cite en exemple des écrivains comme Bréhima Touré, Paul Marie Traoré, Mme Niaré Fatoumata Keïta et Mohamed Diarra qui représentent pour lui des modèles.
Portée sur les fonts baptismaux en 2014, la JMA-MA a mission d’inciter les jeunes à lire. Le club, explique son président, Modibo Touré, élabore un programme annuel dans lequel, il mentionne le nom d’un livre et de son auteur. Un volontaire expose l’ouvrage devant son auteur et revient ensuite sur l’état psychologique et physique des personnages principaux du travail littéraire.
Il parle des thèmes centraux de l’ouvrage, cite les thèmes secondaires et termine par une conclusion. La parole revient ensuite à l’écrivain pour compléter l’exposant sur son œuvre. Après, on fait un débat interactif et contradictoire entre l’auteur du livre et les membres du club. Ce programme de travail est réalisé deux fois dans le mois.
L’Association des jeunes lecteurs du Mali (AJLM), créée en 2018 à Bamako, organise aussi un débat contradictoire chaque fin du mois autour d’un sujet d’actualité et de controverse. Elle expose aussi des livres dans les différents lycées de Bamako pour les élèves et organise des concours de lecture, d’épellation des mots et de poésie au bénéfice des lycéens, a précisé son vice-président, Mahamadou Aroubi.
Le Club des lecteurs de l’Institut français du Mali rappellera son président par intérim, Ibrahim Bagayoko, a vu le jour en 2013 à l’initiative des abonnés de la bibliothèque de l’Institut. Il entend donner un goût à la lecture, promouvoir la culture de l’excellence et élargir ses actions dans les lycées publics et privés de Bamako.
Le Train, la «Gare», la Bibliothèque nationale, le lycée Notre «Dame du Niger» sont les partiaires du Club des lecteurs de l’Institut français. Créé en 2016, le Mouvement des jeunes écrivains (JELMA) œuvre à la promotion de l’écriture. Son président Modibo Ibrahima Kanfo soutient l’initiative des associations et clubs créés autour du livre.
Ceux-ci contribuent à la formation académique, continue, à l’auto-formation des élèves, des étudiants, des recalés et des déscolarisés. Les écrivains organisent des ateliers d’écriture et des actions qui poussent les écrivains à produire des documents pédagogiques, a-t-il constaté. L’écrivaine Aïchatoune Amadou Touré a salué le travail abattu par les associations et clubs de lecture. Elle pense que c’est plus facile de lire en groupe que d’être seul. Ces exercices pédagogiques encouragent, aident, poussent et donnent une opportunité et une chance aux jeunes de lire.
Les Associations et clubs de lecture des jeunes a constaté l’écrivaine Mme Niaré Fatoumata Keïta sont de plus en plus nombreuses, actives et dynamiques. Elles œuvrent à la promotion et à la diffusion des productions littéraires.
Source : l’Essor